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Le burn-out, une fatalité ?

Le Vif

Alors qu’un employé sur trois serait soumis à du stress de la part de son employeur, une nouvelle législation de prévention des « risques psychosociaux au travail » entre en vigueur aujourd’hui. Il est vrai que le burn-out gagne du terrain mais reste un problème mal connu, voire nié. Très préoccupant sur le plan humain, il n’est pourtant pas nécessairement une fatalité. Explications.

Ce 1er septembre entre en vigueur une nouvelle législation où il sera question, pour la première fois, de « risques psychosociaux au travail ». Désormais, la prévention devient globale et intègre les risques psychosociaux, tels la dépression, le burn-out, des idées suicidaires et des angoisses. Bref, tous les risques pouvant porter atteinte à la santé et à la sécurité du travailleur.

Le burn-out, c’est quoi ?

Bien que le terme nous soit familier, il est sujet à pas mal d’amalgames et d’approximations. Dans le langage courant, on le confond souvent avec le stress ou la dépression. Le burn-out n’est ni l’un ni l’autre. Il est le syndrome d’épuisement professionnel. « Le burn-out est une combinaison d’épuisement physique, émotionnel et mental, accompagnée d’une insatisfaction professionnelle et d’une déshumanisation des relations. »Cette maladie de civilisation se décline au pluriel. Il n’y a pas un burn-out mais des burn-out.

Les signes avant-coureurs

Le burn-out commence par les symptômes émotionnels et mentaux. Une personne réputée pour sa bienveillance, sa tolérance et son attitude zen en toutes circonstances, devient brusquement irritable, cynique, sarcastique et ironique. Une petite contrariété la fait bondir de colère, la moindre remarque la fait « exploser ». On devient anxieux, on n’arrive plus à se concentrer, les trous de mémoire se font fréquents et inquiétants. La motivation s’évanouit, on ne cesse de douter de tout, maladivement. On n’est plus soi-même, on devient quelqu’un d’autre. Pour finir, on se déshumanise complètement. L’autre devient étranger, ennemi, celui qui vous veut du mal. Dans ce contexte, amis, collègues et connaissances s’éloignent, on se retrouve totalement isolé.

Les profils à risque

Contrairement aux idées reçues, l’épuisement professionnel ne touche ni les « paresseux », ni les incompétents ni ceux qui renâclent au travail, mais plutôt des personnes talentueuses, enthousiastes, scrupuleuses et impliquées, qui ont le souci du « travail bien fait ».

Qui sont donc les individus qui risquent de développer un burn-out? Le « perfectionniste », le travailleur trop dévoué, trop consciencieux et trop zélé, acceptant trop de tâches et incapable de dire « non ». Vient ensuite le drogué du travail, ou workaholic, dont le seul but dans l’existence est le travail et dont la vie privée se résume à zéro. Le troisième profil est celui de l’employé « autoritaire ». Il estime qu’il est le seul à savoir travailler, les autres n’étant qu’une « bande de cons », des nuls et des incapables.

Dans le burn-out, il n’y a rien d’irréversible. Il est tout à fait possible de venir à bout de la maladie et de retrouver un sens à la vie professionnelle. Mais la prise en charge doit se faire par une équipe pluridisciplinaire. Le mythe de l’ex-burn-outé qui « change de vie » pour se consacrer à l’humanitaire ou à l’écologie, bref, à un travail proche des gens et de la nature, empli de sens, est un cliché. Environ 80 % des personnes victimes d’un burn-out reprennent le même travail.

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