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Lasagne au cheval : le scandale prendrait sa source en Belgique

Le Vif

Un entrepreneur néerlandais résidant en province d’Anvers pourrait être la figure centrale du scandale européen de la viande de cheval. Sa société aurait acheté 60 tonnes de viande de cheval en Roumanie et l’aurait revendue illégalement comme étant de la viande de boeuf, rapporte ce jeudi Het Laatste Nieuws sur base d’informations de médias britanniques.

Jan F. est le propriétaire de la société Draap Trading, basée à Breda mais enregistrée à Chypre. La viande de cheval qu’il aurait achetée dans un abattoir en Roumanie aurait été revendue comme de la viande de boeuf pour plats préparés en Grande-Bretagne.

On ignore l’endroit où la viande a été labellisée. Selon les papiers fournis par la Roumanie, le chargement a quitté l’abattoir sous l’étiquette « viande de cheval » et a été stocké par Draap Trading dans une chambre froide de l’entreprise Nemijtek à Breda.

Jan F. a été condamné en janvier 2012 aux Pays-Bas pour fraude à la viande halal. Entre 2007 et 2009, il avait vendu des dizaines de milliers de tonnes de viande de cheval originaire d’Argentine à des musulmans français, ce qui lui avait rapporté quatre millions d’euros. Il avait utilisé à l’époque le même espace réfrigéré à Breda pour stocker la marchandise. Il a écopé d’un an de prison pour cette affaire, mais est sorti après six mois pour bonne conduite.

Le quotidien néerlandais De Telegraaf a également évoqué cette piste jeudi, mais en désignant comme suspect une connaissance de Jan F., Hans W., qui aurait repris l’entreprise en 2009.

750 tonnes de viande utilisées pour 4,5 millions de plats vendus dans 13 pays

Le scandale européen de la viande de cheval faussement étiquetée concerne 750 tonnes de viande qui ont servi à la fabrication de plus de 4,5 millions de plats frauduleux vendus dans 13 pays européens, a indiqué ce jeudi l’agence française anti-fraudes.

La direction française de la répression des fraudes a mis en lumière l’ampleur du trafic sur le continent européen pour la première fois. Selon les autorités françaises, la société agroalimentaire française Spanghero, fournisseur de viande des surgelés Findus, a « réceptionné » durant six mois en pains de 25 kilos 750 tonnes de viande de cheval, « avec l’étiquette douanière » correspondant à de la viande de cheval comme l’ont montré les factures saisies entre un trader chypriote et la société française basée dans le sud-ouest.

Sur ces 750 tonnes, 550 tonnes ont été livrées à l’usine luxembourgeoise de Comigel étiquetée « Viande boeuf origine UE », mais munie d’un code douanier signalant le cheval. Ces 550 tonnes ont alors servi à la fabrication de plus de 4,5 millions de produits frauduleux vendus par Comigel à au moins 28 entreprises dans 13 pays européens, selon la direction de la répression des fraudes.

Des vétérinaires vont être envoyés dans les locaux de Spanghero. Au vu des résultats, le gouvernement décidera alors d’un retrait d’agrément sanitaire définitif ou pas, selon le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.

Spanghero s’est rendu coupable d’une « tromperie économique » et sera poursuivi, a, de son côté, déclaré Benoît Hamon, le ministre de la Consommation qui a promis « d’assainir la fillière ». Cette société « savait qu’elle revendait comme viande de boeuf de la viande chevaline qui lui était arrivée avec l’étiquette douanière correspondante », a encore affirmé M. Hamon.

La société Spanghero, spécialisé dans les plats cuisinés et dans la viande fraîche transformée (viande tranchée, steaks hachés, saucisses et autres produits élaborés), a réagi en assurant de sa « bonne foi ». « Il y a une enquête en cours qui déterminera les éventuelles erreurs et manquements », selon un porte-parole.

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