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La petite histoire du réveille-matin

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Nous ne nous sommes pas toujours réveillés avant les poules. Être arraché des bras de Morphée par un bruit strident est une invention qui remonte au 19e siècle et à l’avènement du capitalisme.

Au cours de l’Histoire, les gens n’ont pas toujours eu besoin de se réveiller à une heure précise. Ils devaient juste se lever assez tôt pour accomplir leur travail avant que la journée soit terminée. Un fermier par exemple n’avait pas de grand patron pour lui imposer une heure de début de journée, il savait quand il devait traire ses vaches, c’est tout. Ce mode de travail, et de vie, a changé avec la Révolution industrielle.

« La première génération d’ouvriers en usine avait été instruite par leurs patrons de l’importance du temps« , écrivait l’historien du travail Edward Palmer Thompson, dans son texte essentiel Temps, discipline du travail et capitalisme industriel (1967). Une usine se doit de fonctionner à des heures précises pour être efficace et rentable. C’est donc tout naturellement que les propriétaires industriels ont dû mettre en oeuvre des moyens pour s’assurer de la présence de leurs employés aux petites heures du matin.

Sifflements et « knockers-ups »

Comment faire pour que ces derniers soient éveillés à temps ? Plusieurs moyens ont alors été testés. Par exemple, il y eut des coups de sifflet stridents pour réveiller les ouvriers qui vivaient dans les alentours. Ces sifflements marquaient aussi le début et la fin des rotations. En Angleterre, des personnes, les « knockers-ups« , avaient pour mission de venir cogner aux fenêtres pour réveiller les gens afin qu’ils soient à l’heure au travail.

Ce n’est qu’en 1876 que la Seth Thomas Clock Company a breveté le tout premier réveille-matin de l’histoire, invention qui étaient plus qu’attendue à l’époque. Le réveil est toujours celui qui nous lève chaque matin, même s’il ne ressemble plus guère aux calendriers de production de l’époque. Pourtant, quel que soit le métier, il faut aujourd’hui commencer le travail « à l’heure ». « La manière dont nous devons nous éveiller est donc plus proche de celle des ouvriers du 19e siècle que de celle de nos ancêtres paysans« , explique Slate.

Promesses d’un réveil en douceur

Être réveillé de manière artificielle, et sorti parfois brutalement de son sommeil, n’est pourtant pas l’idéal. Des réveils moins difficiles pourraient venir des avancées technologiques.

Il existe, par exemple, des bracelets connectés qui surveillent les cycles de sommeil et éveillent le propriétaire en douceur en émettant des vibrations. Il y a également des programmes, comme Sleeprate, qui analysent les habitudes de sommeil, le rythme cardiaque et promettent une meilleure hygiène nocturne et des matins moins brutaux. Ou encore des applications qui nous forcent à ne pas nous rendormir, comme Mathe Alarm Clock, qui demande de résoudre des problèmes mathématiques avant de couper l’alarme.

Toutes ces innovations technologiques vont dans le même sens et veulent servir un but commun : nous ramener à un réveil plus naturel, plus simple et moins brutal.

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