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La joie peut provoquer le syndrome du « coeur brisé »

Le Vif

Les joyeux et heureux événements peuvent aussi provoquer une maladie cardiaque, le syndrome du « coeur brisé », classiquement dû à un choc émotionnel intense, comme une rupture amoureuse ou la mort d’un être cher, selon des chercheurs.

Les chercheurs, dont l’étude paraît dans le journal de la société européenne de cardiologie, The European Heart Journal, ont analysé les données concernant 485 patients de plusieurs pays diagnostiqués avec ce syndrome du « coeur brisé » (cardiomyopathie de stress), appelé aussi « takotsubo », survenu après un choc émotionnel et constaté que certains d’entre eux l’avaient, en fait, développé après un événement heureux ou joyeux.

Ils ont surnommé cette variante du coeur brisé, le syndrome du « coeur heureux ». Ces 485 cas d’origine émotionnelle établie ont été sélectionnés parmi 1.750 comme cas du syndrome takotsubo (TTS) pouvant être mortel.

Pour les autres patients, l’événement déclencheur était physique ou bien physique et émotionnel combiné, ou non identifié.

« Nous avons montré que les déclencheurs de TTS peuvent être plus variés qu’on ne le pensait (…). La maladie peut être précédée par des émotions positives aussi », commente Jelena Ghadri, médecin de l’hôpital universitaire de Zurich (Suisse) cosignataire de l’étude.

Selon elle, les « cliniciens doivent être conscients » que « les patients qui arrivent dans le service d’urgence avec des signes de crise cardiaque, comme des douleurs thoraciques et une dyspnée (difficulté respiratoire), mais après une émotion ou un événement heureux, peuvent aussi souffrir de TTS, tout autant qu’un patient se présentant après un événement émotionnel négatif ».

Takotsubo

Le syndrome du coeur brisé, le takotsubo (ou tako-tsubo signifiant « piège à poulpe »), qui a été repéré pour la première fois au Japon dans les années 1990, touche surtout les femmes après la ménopause.

Dans la forme classique le ventricule gauche (cavité cardiaque) prend une forme d’amphore, ressemblant à un piège à poulpe.

D’après l’étude, chez 20 (4%) des patients, ce syndrome a été déclenché par un heureux ou joyeux événement : fête d’anniversaire, mariage d’un fils, la victoire de son équipe favorite de rugby ou encore naissance pour un grand-parent d’un petit-fils.

La majorité des 465 cas (96%) sont survenus après un évènement triste ou stressant comme la mort d’une épouse, d’un enfant ou d’un parent, un accident, des conflits personnels ou dans un cas, après qu’un obèse s’est retrouvé coincé dans sa baignoire.

95% des patients sont des femmes dans le groupe « coeur brisés » ou celui du « coeur heureux », avec respectivement un âge de 65 ans en moyenne et de 71 ans, confirmant que la majorité des TTS surviennent après la ménopause.

Pour le Dr Christian Templin (cardiologue, hôpital universitaire de Zurich), principal auteur de ce travail, d’autres recherches sont nécessaires pour comprendre les mécanismes exacts qui sous-tendent les deux variantes de coeur « brisés » et « heureux » du TTS.

Dans l’étude, aucun décès n’a été enregistré à l’hôpital parmi les « coeurs heureux » contre 1% (5/465) parmi les « coeurs brisés ».

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