C'est un très lourde opération que va devoir subir Valeri Spiridonov. © iStockPhoto

La greffe d’une tête prévue pour 2016 ?

Stagiaire Le Vif

Un programmateur russe de trente ans, atteint d’une maladie dégénérative, a accepté d’être le premier homme dont on greffera la tête sur un corps étranger. L’opération est normalement prévue pour 2016.

Touché par la maladie de Wernig-Hoffman, qui se caractérise par une lourde atrophie des muscles, Valeri Spiridonov est prêt à tenter le tout pour le tout. Condamné au fauteuil roulant depuis plusieurs années, l’état de son corps se dégrade de jour en jour. Sa maladie est connue pour être mortelle à très court terme. Il a donc donné son accord au chirurgien italien Sergio Canavero, spécialiste de la stimulation cérébrale, rapporte le Courrier International, pour tenter la greffe. Ce dernier avait lancé une campagne médiatique à ce sujet en début d’année, qui avait été un échec retentissant au sein de la communauté scientifique.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Jusqu’alors les deux hommes ne se sont entretenus que par l’intermédiaire de Skype, mais Valeri Spiridonov est plus décidé que jamais à abattre ses dernières cartes, malgré les risques énormes qui existent, comme il l’a confié au Daily Mail: « Si j’ai peur ? Bien sûr, mais je n’ai pas beaucoup d’autres solutions. Si je laisse passer cette chance, mon sort ne sera pas enviable. Chaque année mon état se dégrade. »

Opération lourde et à très hauts risques

L’opération prévue est lourde et avec un pourcentage d’échecs important. Le chirurgien l’explique dans un entretien à Paris-Match. Elle devrait durer trente-six heures et se dérouler en quatre étapes.

D’abord, la tête du receveur sera refroidie à quinze degrés pour ralentir le métabolisme du cerveau. Seule la thyroïde est conservée, le reste (muscles, vaisseaux sanguins, oesophage, etc) est retiré. Ensuite, le chirurgien effectuera une découpe nette des deux moelles épinières grâce à des lames très tranchantes. La tête du receveur est déposée sur le corps étranger. « Pour que le sujet greffé puisse retrouver toutes ses facultés motrices, il faudra appliquer du PEG-chitosane sur les extrémités de la moelle, restaurant ainsi 30 à 60% des fibres. C’est suffisant pour la motricité. » Enfin, dans le cas où la greffe est une réussite, l’homme pourra parler avec sa propre voix et sentir son propre visage.

La condition pour que l’opération puisse se faire : trouver un corps de donneur en état de mort cérébrale, avec un gabarit sensiblement identique à celui du receveur. Après l’opération, Spiridonov sera maintenu un mois dans un coma artificiel pour permettre aux muscles de son cou de refonctionner normalement. Les liaisons nerveuses seront relancées par des électrodes ce qui favorisera l’union des deux moelles épinières. Impossible par contre d’espérer que le patient ne se lève avant au moins un an.

Néanmoins, il est difficile pour le moment d’imaginer un quelconque « après » pour le russe. Jusqu’à aujourd’hui, ce type d’opérations n’a été testé que sur des singes. Ils sont décédés quelques jours plus tard.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Par Camille Ledun

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire