© Thinkstock

La fécondation in vitro à 3 parents bientôt autorisée aux États-Unis ?

Stagiaire Le Vif

Au terme d’un débat de deux jours entamé mardi, les experts américains vont devoir se prononcer sur l’autorisation ou non de la fécondation in vitro ou FIV à 3 parents, une technique médicale récente permettant d’éviter la transmission de certaines maladies génétiques.

Le procédé, déjà testé sur les singes, consiste à créer un embryon sans « défauts » génétiques en faisant intervenir l’ADN de trois parents différents et à empêcher ainsi la transmission par la mère de maladies mitochondriales graves.

Les maladies mitochondriales sont dues à des mutations au sein du génome mitochondrial, exclusivement contenu dans ces structures cellulaires présentes dans le cytoplasme que l’on appelle les mitochondries. Cet ADN mitochondrial représente environ 1% du patrimoine génétique de l’individu, le reste étant concentré dans le noyau de la cellule.

Chaque année, au moins un enfant sur 10 000 naît avec une forme de maladie mitochondriale plus ou moins grave. Ces pathologies héréditaires et parfois incurables, dont les symptômes peuvent aller d’une simple faiblesse musculaire à de sévères troubles cardiaques et au risque de mort prématurée, sont exclusivement transmises par la mère.

Lors de la fécondation classique, l’ovocyte et le spermatozoïde transmettent chacun les 23 chromosomes présents dans leur noyau afin de former une cellule unique disposant de 23 paires de chromosomes au total, la moitié héritée du père, l’autre moitié de la mère. La quasi-totalité du matériel génétique de l’embryon provient ainsi de l’ADN nucléaire des parents. Cependant, il existe aussi cette petite quantité de matériel génétique contenu dans les mitochondries, qui n’est lui transmis que par la mère. Si cet ADN présente des mutations responsables d’une maladie, la mère est hautement susceptible de la transmettre directement à son enfant.

La FIV à trois parents consiste à prélever les noyaux d’un ovocyte et d’un spermatozoïde et à les injecter dans un ovocyte énucléé provenant d’une donneuse. L’embryon créé possédera donc l’ADN chromosomique de ses 2 parents (99% de son patrimoine génétique), mais les mitochondries saines d’une tierce personne. La transmission des maladies mitochondriales pourrait ainsi être évitée.

Toutefois, même si l’ADN mitochondrial ne représente qu’une infime fraction (1 %) du patrimoine génétique d’un individu, la technique se heurte à des questions éthiques. Certaines personnes craignent en effet que cette méthode aille trop loin dans la manipulation génétique du vivant et redoutent des dérives eugéniques.

L’année passée, le Royaume-Uni a été le premier pays à approuver la « FIV à trois parents » et à donner son feu vert à l’ouverture d’un débat au Parlement pour que son utilisation pour les couples soit légalisée. Le Conseil de l’Europe avait aussitôt dénoncé la pratique, considérée comme eugénique et contraire à plusieurs accords internationaux, tandis que des chercheurs d’Europe, des États-Unis et d’Australie s’étaient empressés de révéler ses effets potentiellement néfastes.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire