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La Belgique compte trop d’hôpitaux

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Cette semaine, la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx (PS), soumettra ses plans de réforme pour le financement du secteur hospitalier au Conseil des ministres. Selon les experts, il faut absolument réduire le nombre d’hôpitaux et de lits d’hôpital pour pouvoir continuer à payer nos soins de santé.

Le professeur en économie de la santé Lieven Annemans partage cette analyse. « Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui la Belgique compte trop de lits d’hôpital » a-t-il confié au quotidien De Morgen. Les chiffres lui donnent raison : alors que le Danemark, qui obtient de très bons résultats en matière de soins de santé, dispose d’une moyenne de 3,5 lits d’hôpital pour 1.000 habitants, notre pays en dénombre 6,6. Seuls 16 pays dans le monde en comptent davantage.

Selon Annemans, il faut réduire le secteur hospitalier de 20 pour cent. La Belgique compte 15 pour cent d’hospitalisations en plus que la moyenne de l’Union européenne. Pour lui, il faut augmenter l’offre de soins à domicile, qui sont bien meilleur marché que les hospitalisations, et éviter la concurrence entre les hôpitaux en convenant quel hôpital prodigue tel type de soins afin d’économiser les technologies et examens onéreux.

Marleen Temmerman, qui est directrice auprès de l’Organisation mondiale de la santé, partage cet avis. Selon elle, « nous sommes trop gâtés en Belgique et il faut partiellement rééduquer nos patients ».

Le directeur du Centre fédéral d’expertise des soins de santé, Raf Martens, plaide pour une réforme du modèle de financement du secteur : « Nous avons étudié cinq pays qui ont instauré un système où les hôpitaux sont payés sur base du nombre d’hospitalisations par pathologie. Dans notre pays, les hôpitaux sont financés en grande partie par l’état en fonction des prestations de soins : les analyses complémentaires, les radios, etc. sont payées en plus.

Notre étude révèle que ni les qualités des soins, ni le temps d’attente pour les patients ne s’empirent lorsque les hôpitaux perçoivent des montants fixes par type de soins. Il va de soi que ce système fait également progresser la transparence.

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