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L’herpès, à l’origine de l’Alzheimer ?

Le Vif

Les causes de la maladie d’Alzheimer sont au coeur des recherches médicales. Mais une piste semble avoir été « négligée » par les scientifiques, c’est le constat d’un groupe d’une trentaine de chercheurs qui signe une tribune dans le Journal of Alzheimer’s Disease. Pour eux, il faudrait davantage se pencher sur le rôle des virus et des bactéries pour mieux comprendre comment se développe la maladie.

Des chercheurs étudient la piste des virus et des bactéries pour comprendre le développement de la maladie d’Alzheimer. Et c’est l’herpès en particulier qui retient toute leur attention. Selon eux, ce virus, ainsi que les bactéries chlamydia et spirochètes, sont les principaux coupables dans le développement de la maladie dégénérative, explique Les Echos.

 » Nous disons que, de toute évidence, il existe un élément microbien en sommeil dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Nous ne pouvons plus ignorer toutes les preuves », revendique le professeur Douglas Kell de la School of Chemistry de l’Université de Manchester, dans le Telegraph.

Le rôle que pourrait avoir les virus et les bactéries a été « négligée » selon une trentaine de chercheurs qui publient une tribune dans le Journal of Alzheimer’s Disease. Dans la lutte contre la maladie mentale, la plupart des recherches se concentrent en effet sur les pathologies amyloïdes, c’est-à-dire quand un type de protéine s’agglomère dans le cerveau et forme des plaques. Ce phénomène empêche les neurones de communiquer normalement et provoque la perte de mémoire et les problèmes cognitifs.

Dans leur tribune, les 31 chercheurs affirment que la formation de ces plaques serait causée en premier lieu par une infection virale ou bactérienne. Ils proposent de cibler les infections avec un traitement antimicrobien qui « pourrait ralentir, voire stopper la progression d’Alzheimer« .

 » Nous faisons référence à plusieurs études, principalement conduites sur des hommes, qui impliquent des microbes spécifiques au cerveau âgé, et plus particulièrement l’Herpès simplex type 1, la Chlamydia pneumoniae, et plusieurs types de spirochètes », précisent-ils dans leur tribune.

Environ deux tiers des hommes et des femmes attrapent le virus de l’herpès durant leur vie, certains sans même s’en rendre compte. L’herpès endommage le système nerveux central, et le système limbique qui joue un rôle important dans la gestion des émotions et la formation de la mémoire, rappelle le Telegraph.

Transmissible ?

Ces bactéries et virus qui sont en sommeil dans le cerveau des personnes âgées peuvent se réveiller après un stress ou en cas de faiblesse immunitaire, préviennent les spécialistes. « Il apparaît aussi qu’il y a davantage de virus, de bactéries et même de champignons dans le cerveau des personnes qui sont mortes de la maladie d’Alzheimer« , affirme de son côté le Docteur James Pickett, directeur de la recherche à l’Alzheimer’s Society, cité par Les Echos.

Faut-il dès lors craindre une transmission de la maladie ? Le Docteur Pickett se veut rassurant : « Alors même que ces recherches sont intéressantes et méritent d’être approfondies, pour l’heure, les preuves qui permettraient d’affirmer que la majorité des cas d’Alzheimer sont dus à un microbe sont insuffisantes. Nous voulons rassurer les gens sur le fait qu’il n’existe pas de preuve qu’Alzheimer est contagieux, ou peut se transmettre d’une personne à l’autre comme un virus », affirme-t-il.

« Nous proposons que davantage de recherches sur le rôle des agents infectieux dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer soient conduites, y compris des études prospectives de traitements antimicrobiens », plaident les auteurs de la tribune. Selon eux, les résultats potentiels pourraient également avoir des conséquences sur le traitement de la maladie de Parkinson, ainsi que d’autres maladies neurologiques, précise le Telegraph.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité de la maladie d’Alzheimer. Ce nombre devrait doubler d’ici 2030 pour passer à 65,7 millions, et tripler d’ici 2050 à 115,4 millions si aucun traitement efficace n’est découvert dans les prochaines années.

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