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L’hépatite C pourrait être éradiquée si les Belges connaissaient mieux ce virus

Plus de la moitié des Belges ignorent comment l’hépatite C se transmet et pensent à tort qu’il existe un vaccin contre ce virus, d’après un sondage publié mercredi par la société pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, avec la collaboration des médecins spécialistes des principaux hôpitaux du pays.

Les experts demandent d’urgence une campagne d’information et des dépistages accrus pour éradiquer cette maladie, qui tue toujours plus que le Sida.

L’hépatite C touche quelque 70.000 Belges, mais 42% d’entre eux n’en sont pas conscients, estiment les médecins. Le virus reste en effet parfois caché des années avant l’apparition des premiers symptômes. La maladie n’est cependant pas anodine: dans plus de 80% des cas, elle évolue vers une forme chronique et peut provoquer une inflammation du foie, voire une cirrhose ou un cancer du foie. La plupart des Belges savent que le virus se transmet par le sang mais ignorent qu’outre les transfusions sanguines, l’usage d’aiguilles et de seringues, « les tatouages, l’usage commun d’un rasoir, d’une brosse à dents, de ciseaux à ongles ou d’une pipe (à Shisha, par exemple), les piercings, ou même les rapports sexuels avec partenaires multiples », sont également des modes de transmission, explique le professeur Christophe Moreno, le directeur clinique du département hépatologie de l’Hôpital Erasme.

Près de 65% des Belges déclarent ne pas savoir comment éviter de contracter l’hépatite C. Trois sur quatre pensent erronément qu’un vaccin contre le virus existe, révèle aussi le sondage réalisé par Ipsos en avril 2015 auprès de 1.000 personnes. Une méprise qui vient de la confusion avec les hépatites A et B, qui bénéficient elles bien d’un vaccin, selon le docteur.

Contrairement à ce que croient 45% des Belges, les traitements actuels sont efficaces: ils permettent de guérir plus de 90% des patients. Mais « pour diminuer le nombre de (ré-)infection, il est essentiel de communiquer et d’informer sur cette maladie dangereuse et contagieuse », insiste M. Moreno. « L’efficacité thérapeutique seule est insuffisante pour parvenir à éradiquer l’hépatite C, il faut également détecter les patients contaminés, ce qui est seulement possible par la sensibilisation et le dépistage. »

« Le risque de stigmatisation est réel. Beaucoup de mes patients refusent de parler de leur maladie sur le lieu de travail », relate encore le professeur. « Choqué et déçu » par l’absence de campagnes d’information, il appelle les hommes politiques à sensibiliser davantage la population.

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