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L’ennui au travail, la nouvelle maladie honteuse

Barbara Witkowska Journaliste

C’est l’opposé du syndrome du burnout, la maladie du « trop » de travail. Le syndrome du bore-out, trouble psychologique d’un type nouveau, signifie ainsi l’épuisement par l’ennui au travail. Il toucherait 30 % des travailleurs (contre 10 % pour le burnout) et serait source de fortes souffrances pouvant évoluer vers un état dépressif grave.

Bore-out. De l’anglais bore : ennui. Deux ouvrages français, sortis simultanément en janvier dernier, décryptent ce phénomène méconnu, vécu comme un tabou. On peut ainsi souffrir d’épuisement professionnel en n’ayant strictement rien à faire… Le manque de travail, l’ennui chronique, l’absence de satisfaction voire de sens dans l’exercice de son travail, engendrent une énorme souffrance et peuvent entraîner un véritable désastre psychologique, associé à des problèmes physiques. L’économiste français Christian Bourion a fait cette découverte de façon inopinée. « En 2011, je travaillais sur le syndrome du burnout, explique ce professeur à l’ICN Business School, par ailleurs rédacteur en chef de La Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels (Ripco) et auteur de Bore-out syndrom. Quand l’ennui au travail rend fou (1). A un moment, j’ai fait une faute de frappe et le programme de recherche m’a demandé de choisir entre burn et bore. Par curiosité, j’ai entré le mot clé « bore-out ». Le moteur n’a trouvé aucune référence française, mais sept références en allemand. Interpellé par cette découverte, j’ai fouillé pendant six mois près de dix-huit millions de conversations d’internautes français parlant de leur souffrance au travail. Je suis tombé de haut… A mon grand effarement, la souffrance au travail n’était pas liée à l’excès mais, au contraire, à l’insuffisance voire à l’absence totale de l’activité. »

Christian Bourion s’est alors lancé dans une longue enquête qui « a mis en évidence l’existence de toute une armée de « chômeurs » déguisés en travailleurs qui disposaient d’un emploi mais n’avaient rien à faire ! En 2015, j’ai refait le relevé et j’ai comptabilisé près de 220 millions de conversations du genre : « je glande au travail », « je m’ennuie à mourir au boulot ». C’est un nouveau phénomène de société. Environ 30 % des gens n’ont pas assez de travail, en souffrent, et personne ne le sait ! »

La naissance du syndrome

Le syndrome du bore-out a été « conceptualisé » et décrit pour la première fois en 2007, par Peter Werder et Philippe Rothlin (Diagnose Boreout, Redline Wirtschaft, non traduit), deux consultants d’affaires suisses de langue allemande. Grâce à leur expérience de terrain, ils ont pu observer que de très nombreux employés de bureau étaient victimes de maux étranges, liés à l’ennui. Werder et Rothlin ont classifié toutes les causes (manque de travail, absence d’intérêt pour son activité, de satisfaction ou de défis sérieux), ont décrit cette manifestation psychologique liée au déséquilibre entre le temps et le volume de travail et ont nommé cette nouvelle pathologie « bore-out », ce qui se traduit en français par « syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ». Leur conclusion ? La souffrance liée à l’inactivité peut aboutir à un état dépressif grave. En cela, le syndrome du bore-out présente les mêmes dangers que le burnout, même si les causes sont opposées. « L’intérêt et l’utilité manifeste des travaux de Werder et Rothlin réside dans le fait qu’il s’agit d’une expérience pratique et concrète et non d’une théorie scientifique abstraite et détachée de la réalité quotidienne », souligne le Dr François Baumann, auteur de Bore-out. Quand l’ennui au travail rend malade (2).

Une grande étude britannique (Annie Britton et Martin J. Shipley, « Bored to Death ? », International Journal of Epidemiology, 1er février 2010) va plus loin : elle révèle que chez les personnes qui s’ennuient au travail le risque de maladies cardio-vasculaires est presque trois fois plus élevé et s’accompagne d’une altération de l’état de santé général. Ces personnes risquent de mourir plus jeunes. L’enquête a été menée entre 1985 et 2009, auprès de 7 524 employés de l’administration londonienne, âgés de 35 à 55 ans. Ceux qui manifestent le niveau d’ennui le plus important se situent parmi les plus jeunes (environ 35-40 ans). Ce sont surtout des femmes occupant des postes ou fonctions moins qualifiés, s’estimant être en mauvaise santé et ayant une activité physique faible voire inexistante. Ce n’est donc pas seulement l’ennui au travail qui est mis en cause, mais une association de facteurs tels les tâches routinières et peu intéressantes, l’impression de ne pas être en bonne santé et le manque d’exercice physique.

Enfin, les conclusions d’une étude publiée dans la revue Perspectives on Psychological Science en septembre 2012 soulignent que l’ennui au travail peut venir de l’individu lui-même. Autrement dit, certaines personnes sont tout simplement incapables de s’engager dans une activité satisfaisante. Cette incapacité est due soit à des raisons internes soit à des raisons externes, comme le manque de stimuli, par exemple. « Il y a des « natures » ou des « dispositions d’esprit » qui n’ont pas envie de sortir de l’ennui ou du train-train, nuance le Dr Patrick Mesters, psychiatre, directeur de l’Institut européen de recherche et d’intervention sur le burnout à Bruxelles. Ces personnes n’ont ni le goût, ni la volonté de prendre des risques ou de relever des défis et ont tendance à rejeter la faute de leur mal-être sur l’autre, l’employeur ou la « société », par exemple. Elles restent enfermées dans leur état de victimes. Les psychologues appellent ces profils « passifs-agressifs ». Il est donc important de faire une distinction entre l’ennui engendré par les conditions de travail et l’ennui inhérent chez certains individus. »

Le terme étant complexe, une définition précise n’est pas simple. « L’ennui est une notion philosophique et psychologique très ancienne, détaille François Baumann. C’est à la fois une démotivation et un désintérêt général, ce peut être un sentiment, mais aussi une émotion. Selon les cas et les circonstances, la notion d’ennui ne possède pas la même profondeur. Il est également lié à l’une des plus grandes tragédies de la vie, qui concerne le temps qui passe et a inspiré des poètes comme Charles Baudelaire ou Alfred de Vigny, qui voyaient dans l’ennui une caractéristique de la fuite inexorable du temps, qui reste, malgré nos efforts, impossible à saisir … ».

A d’autres époques, ce mot a pu signifier tristesse, dégoût, chagrin ou un état de langueur. Mais aucun de ces termes ne signifie « paresse ». Parfois, l’ennui est considéré comme positif. Certains pédagogues réclament ainsi des « plages » d’ennui pour les enfants. On en fait l’éloge dans le bouddhisme ou dans le mouvement « slow ». « Pour moi, l’ennui en lui-même ne me paraît pas positif, il n’est pas constructif, poursuit François Baumann. Il est même pourvoyeur de dépression. Dans notre société, il existe une valorisation extrême de la suractivité. L’ennui au travail est méprisé et honteux. Alors que le burnout est reconnu comme « noble », comme quelque chose de respectable, le bore-out s’accompagne d’un sentiment de honte et de dégoût de soi. On se sent incapable, disqualifié et dévalorisé. »

Des emplois sans activité

Pourquoi l’activité est-elle devenue absente du travail ? « Nous vivons une période où il faut « passer à la caisse », analyse Christian Bourion. Par le passé, nous avons vécu de très belles années en nous imaginant que ça durerait toujours. Il en résulte que cette période de croissance nous a légué aujourd’hui non seulement des dettes supérieures à des milliards d’euros mais, bien plus grave car ça ne se rembourse pas : une accumulation de mesures sociales devenues totalement inadaptées à la survie de l’économie. »

Exemple ? « Je cite un cas français, mais je suppose que la situation en Belgique est similaire. En France donc, avec les mises au placard consécutives à un statut de fonctionnaire où le licenciement est interdit, les RTT (réductions du temps de travail) et l’impossibilité de licencier à un coût raisonnable, on s’est doté d’un système obligeant les organisations à absorber l’inactivité des travailleurs salariés, sans pouvoir les mettre au chômage. Ceux qui occupent des postes inutiles se détruisent psychologiquement, à petit feu, mais hésitent à juste titre à démissionner car, une fois retourné au chômage, retrouver un poste relève du parcours du combattant. Maintenant, plus de 30 % des salariés en poste, toutes catégories confondues, sont en chômage, partiel ou total, à l’intérieur même de leur poste. Ce qui constitue un danger bien plus grave et bien plus étendu que l’excès de travail, plutôt localisé sur certaines professions. Car cela signifie globalement que l’économie ne fournit plus assez d’activité pour un tiers de ces postes dont les titulaires doivent absorber une quantité d’inactivité croissante qui peut aller de 50 à 100 % du temps de présence. »

Au bout, le risque de bore-out, donc. Un mal qui n’est pas facile à identifier pour les professionnels de la santé, dans la mesure où beaucoup de « patients » hésitent à en parler. C’est d’abord par des symptômes psychologiques et physiques que le problème se déclarera. En effet, le bore-out touche à l’identité même de la personne. Un employé qui n’a pas suffisamment de travail aura honte d’en parler par peur d’être jugé. Il peut douter de ses capacités et éprouver des difficultés face à des collègues qui ne sont pas dans la même situation. Certains opteront donc pour des stratégies d’adaptation ou d’écran, en s’inventant des activités. Mais ces stratégies sont précaires et très énergivores. Il est assez rare de voir des travailleurs se complaire dans ces situations, la plupart en souffre beaucoup. A noter que si tous les secteurs peuvent être concernés, il est clair que le phénomène est plus présent dans les entreprises de grande taille et dans le secteur tertiaire. »

Une épidémie multiforme

Selon Christian Bourion, le syndrome du bore-out concerne l’emploi de monsieur et madame Tout-le-Monde à partir du moment où ils disposent d’un contrat de travail. Tous les secteurs sont touchés, mais pas pour les mêmes raisons. Dans la fonction publique, un grand volume de postes sans activité est dû au problème de statut. Dans les PME, l’inactivité est liée à la nature du boulot et, dans les grandes entreprises, c’est un problème de droit du travail. « Le phénomène est très complexe, souligne Patrick Mesters. L’ennui organisé, le fameux « placard » existe. On isole l’employé qui va perdre le sens de son métier et de sa dignité. C’est une façon d’épuiser les gens. La « cible » n’a plus aucun courrier sur son bureau, aucun courriel dans sa messagerie, plus de coups de fil ni de rendez-vous. Je reçois, en consultation, des personnes « placardisées ». Il n’y a pas de statistiques, mais le phénomène existe bel et bien en Belgique. »

Une autre source de contrainte très difficile à vivre, c’est « l’essorage », reprend Patrick Mesters. « Les phases de suractivité frisant le burnout alternent avec des phases de sous-activité au bord de bore-out : le sujet est alors en constante souffrance. Cette alternance peut être inhérente à la vie de certaines PME et entreprises à activités « cycliques » où les « coups de feu » succèdent aux périodes d’inactivité dues à un ralentissement des commandes, par exemple. » Cette sous-charge peut être gérée dans le respect des travailleurs. Mais parfois, elle se transforme en une technique malsaine ou proche du cynisme visant à pousser le salarié à partir. On peut aussi citer les cas de bore-out dans des circonstances de harcèlement ou de mobbing. Les gens sont amenés à faire des activités qui n’ont plus aucun sens. Le bore-out syndrom se développerait particulièrement dans le secteur public. D’après les statistiques publiées par le SPF Santé, on apprend qu’en 2014, « les maladies liées au stress restent largement la première cause d’absentéisme (28,40 %) chez les fonctionnaires fédéraux ». Ce pourcentage, très important, est à manier avec prudence, car le terme « stress » regroupe le burnout, la dépression et le bore-out. Pêle-mêle.

Solutions et traitements

« Dans notre société, l’identité sociale se construit uniquement grâce au travail, martèle Christian Bourion. On ne le dira jamais assez : ce n’est pas l’homme qui fait un travail, mais le travail qui fait l’homme. Un individu est principalement valorisé pour ce qu’il fait, ce qu’il a réussi et souffre s’il n’a rien à faire. Nous devenons ce que nous faisons et ce que nous faisons aujourd’hui contribue à l’amélioration de ce que nous ferons demain. Les statuts de victime et d’inactif sont fortement méprisés. Avouer qu’on ne fait rien, qu’on n’a rien à faire alors qu’on perçoit un salaire est non seulement politiquement incorrect, mais constitue aussi une quasi-provocation. Une telle déclaration, à table par exemple, est aussi incorrecte que d’avouer une addiction à l’alcool ! »

La cause est entendue : la meilleure recette pour lutter contre le bore-out, c’est de prendre le taureau par les cornes et d’agir. L’action doit commencer par la parole. D’où l’impérieuse nécessité d’exiger une explication franche avec son chef pour exposer ses souffrances, exprimer son mal-être et montrer sa volonté et son enthousiasme pour en sortir. Passer par la parole, négocier et discuter, sont toujours de bonnes étapes pour briser le cercle vicieux dans lequel le bore-out entraîne. On peut aussi envisager un changement de poste ou la démission. « Quand on sent venir le bore-out, il ne faut surtout pas rester seul, insiste François Baumann. Il faut sortir, renouer les liens familiaux, booster sa vie sociale, s’entourer d’amis et de connaissances. »

Ensuite, il faut s’astreindre à son travail quel qu’il soit, agir le plus possible et garder l’esprit occupé. « Alors que dans le burnout, la seule action efficace est la réduction d’activité, seule son augmentation peut améliorer l’état du salarié en bore-out, souligne Christian Bourion. C’est comme faire de la bicyclette : si on arrête de pédaler, on tombe. Notre cerveau ne supporte pas de ne rien faire. Même la nuit, il nous invente une activité et fabrique des rêves, « fait le ménage » et met de l’ordre dans les pensées. Le cerveau humain est un outil qui s’use si l’on ne s’en sert pas et qui se renforce si l’on s’en sert. » Propos confirmés par Patrick Mesters : « Retrouver de l’intérêt dans les activités sociales et physiques peut améliorer l’état de santé et réduire le risque de s’ennuyer à mort. »

Retrouver le sens

Tous les spécialistes le disent, consulter son médecin traitant, un psy ou un coach, sont des outils thérapeutiques utiles pour faire une bonne mise au point lorsque le bore-out s’installe. Quelques séances de psychothérapie permettent de changer de regard sur la souffrance, de réajuster l’adéquation entre « nous » et le monde et d’attaquer les démarches pour surmonter les difficultés et rebondir. Bref, pour devenir une personne responsable capable de prendre son destin en main. « Au début du XXIe siècle, l’homme prend lui-même en charge sa propre souffrance avec l’auto-désapprentissage, la seule régulation de la souffrance sans tiers acteur, avant de découvrir le plaisir de travailler, commente Christian Bourion. L’autocoaching le permet. Quand on travaille sur soi, le succès arrive ».

Rassurant : on peut entraîner son cerveau à la manière d’un athlète, cultiver et doper son intelligence pour passer de la souffrance au plaisir de travailler et donner du sens à son job. Car le sens se trouve dans l’image que chacun se construit de son boulot. Les scientifiques aiment rappeler cette vieille histoire de trois maçons qui posaient une pierre et auxquels un passant demanda ce qu’ils faisaient. Le premier a répondu : « Je construis un mur ». Le deuxième a dit : « Je construis une cathédrale », tandis que le troisième a parlé d’ « une oeuvre à la gloire du Tout-Puissant ». Dans le même état d’esprit, citons les propos de François Michelin qui ne cessait de répéter : « Dans ma vie, je n’ai pas fait des pneus, mais j’ai produit des kilomètres ! »

« Prenons un autre exemple, très simple, intervient Christian Bourion. Les tâches de nettoyage sont considérées comme dévalorisantes. Mais en changeant de regard, on peut se dire qu’elles sont très utiles car elles permettent d’éviter des maladies et des épidémies. Il faut toujours chercher le sens des choses. A quoi ça sert ? C’est comme un processus initiatique. Il faut développer sa capacité à donner du sens. En réfléchissant à l’image que l’on veut donner de son travail, on comprend sur quel plan on veut se construire : matérialiste ou symbolique, sur le plan individuel ou sur celui des attaches qui relient chacun à l’humanité ».

« Ce n’est pas l’entreprise à elle seule qui va donner du sens et de la reconnaissance dans un paquet cadeau, conclut Patrick Mesters. Rejeter la responsabilité de notre ennui ou de notre mal-être sur l’employeur, c’est du défaitisme. Il faut aussi réfléchir à la question : comment faire de l’ennui une opportunité ? Soit je le subis, soit j’agis. Le rapport à l’ennui, c’est aussi le rapport à soi-même. C’est vivre et faire la paix avec soi-même, s’accepter et être suffisamment bien pour ne pas attendre ce que l’autre ou l’environnement ne pourra jamais donner. Moins nous sommes passifs dans la tâche ennuyeuse, plus nous sommes créatifs. Pensez à l’exemple d’Albert Einstein. En 1902, après avoir cherché en vain une situation à l’université, il a décroché un « humble » poste à l’Office fédéral des brevets à Berne. Selon les témoins, il l’a exercé avec une grande conscience. Il a dû s’ennuyer comme un rat mort, mais a mis ses larges loisirs à profit pour réfléchir à sa théorie de la relativité ! ».

B. W.

(1) Le Bore-out syndrom – Quand l’ennui au travail rend fou, par Christian Bourion, éd. Albin Michel.

(2) Le Bore-out syndrom – Quand l’ennui au travail rend malade, par François Baumann éd. Josette Lyon.

La situation en Belgique

Dans leurs livres respectifs, Christian Bourion et François Baumann citent une enquête d’envergure, menée en 2009 par Stepstone, le site belge et européen d’offres d’emploi, auprès de 11 238 salariés, dans sept pays européens. Selon les résultats (publiés en 2011 par Ripco), « 39 % des Allemands, 33 % des Belges, 29 % des Suédois, 21 % des Danois, soit en moyenne un Européen sur trois n’a pas assez de travail pour combler ses journées ». Cette enquête ne figure plus sur le site de la société. L’un des responsables de Stepstone, que Le Vif/L’Express a contacté, a justifié cette suppression par le fait que l’enquête datait de 2009 et était donc « ancienne ». Il n’a pas souhaité, par ailleurs, communiquer sur la façon dont elle a été menée.

Alors comment vérifier sa validité et sa crédibilité ? « Dans des conditions idéales, il faudrait interroger toute la population des travailleurs pour tirer la conclusion que 33 % des personnes n’ont pas ou peu de travail, décrypte Céline Bugli, consultante en statistique pour l’Institut européen de recherche et d’intervention sur le burnout. Pour des raisons pratiques, ce n’est évidemment pas possible. Pour que les résultats soient valides, il est donc nécessaire de constituer un échantillon représentatif de toute la population. En ce qui concerne l’enquête de Stepstone, je remarque deux éléments positifs. Tout d’abord, l’enquête a été menée dans sept pays européens, ce qui est une bonne chose. Par ailleurs, elle a été menée auprès de 11 238 salariés. C’est énorme et c’est le second point positif. Il reste à savoir combien de personnes ont été interrogées en Belgique, par rapport aux autres pays ? Tous les secteurs et tous les profils (tranches d’âge, hommes et femmes) ont-ils été représentés ? Les personnes ont-elles été interrogées sur base volontaire ou non ? Si on avait eu accès à tous les éléments, on aurait pu juger de la validité des résultats. En absence de ces informations, on peut cependant conclure qu’il s’agit probablement d’un indicateur et que le problème est bel et bien présent. »

Pour Pascal Denhaerinck, directeur stratégie et marketing du Groupe Cesi, « l’enquête Stepstone recommande d’être très prudent : le fait qu’un Belge sur trois n’a pas assez de travail, s’ennuie ou est déçu par son travail, ne veut pas dire qu’il est en bore-out ! Cela étant, on peut en conclure que cette catégorie-là comporte plus de personnes à risques ».

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