Don de sang. © Getty Images/iStockphoto

En France, les homosexuels enfin autorisés à donner leur sang

Stagiaire

Après 33 ans d’exclusion, les homosexuels peuvent officiellement donner leur sang. La décision d’ouvrir le don de sang aux homosexuels, annoncée par la ministre de la santé française, Marisol Touraine en novembre 2015, est entrée en vigueur ce lundi 11 juillet.

Depuis ce lundi 11 juillet, « le don de sang total » (cellules et plasma) est prélevé et ouvert aux homosexuels. Tous les partenaires du même sexe sont ainsi autorisés à donner leur sang.

« Donner son sang est acte de générosité, de citoyenneté qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle. Dans le respect de la sécurité absolue des patients, c’est aujourd’hui la fin d’un tabou et d’une discrimination » a déclaré la ministre de la santé française, Marisol Touraine, lors de la présentation de ces mesures aux associations de défenses des homosexuels, en novembre dernier.

Marisol Touraine s’était engagée dès 2012 à revenir sur cette interdiction, conformément à la promesse faite par François Hollande avant la présidentielle.

Risque réel

Cependant, cette autorisation est soumise à une condition. Les homosexuels ne devront pas avoir eu des relations sexuelles depuis 12 mois. Selon la ministre, cette décision « garantit la sécurité du don de santé ». Actuellement, dix à quinze donneurs sont diagnostiqués séropositifs chaque année, soit un risque réel de 1 pour 3.500 dons. Le dernier cas de contamination date pourtant de 13 ans.

Les hommes qui, au cours des quatre derniers mois, n’ont pas eu de relation homosexuelle ou ont eu un seul partenaire pourront donner leur plasma (partie liquide du sang qui sert notamment en chirurgie). Celui-ci sera mis en quarantaine pendant deux mois et demi environ pour s’assurer de son innocuité.

L’abstinence fait débat

La question de l’abstinence des relations pendant un an avant le don fait débat. Les associations saluent certes, cette « avancée historique » mais déplorent que les conditions du don de sang ne soient pas les mêmes pour tous. « C’est la fin de l’exclusion systématique et à vie des homosexuels et bisexuels masculins des dons de sang » s’était félicité SOS homophobie qui « regrettait » toutefois « très fortement le maintien des discriminations fondées sur l’arrêt sexuel ».

Les associations réclament un délai « de quatre mois à partir du moment où il y a eu relation multipartenaire pour les hétéros comme pour les homosexuels ».

La fin de l’exclusion des homosexuels, permettra, en attendant, 21.000 donneurs supplémentaires soit 37.000 dons de sang.

Qu’en est-il en Belgique ?

Les homosexuels ne sont toujours pas autorisés à donner leurs sangs. Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sont considérés comme appartenant à un groupe à haut risque de condamnation du virus du SIDA. Toutefois, la ministre de la santé, Maggie De Block, citée dans Le Soir, avait exprimé son intention d’abroger l »exclusion à vie des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) de don de sang.

Par : Johanna Bukasa-Mfuni

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire