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Drogue: de plus en plus de comprimés d’ecstasy fortement dosés

Les autorités mettent en garde jeudi contre les nouvelles substances psychoactives présentes ces dernières années dans les pilules d’ecstasy.

« Sur le plan de leur piètre qualité et des problèmes de santé qu’ils peuvent engendrer, les comprimés d’ecstasy fortement dosés en substances actives restent la principale source de préoccupation sur le marché des drogues en Belgique », avertit l’Institut scientifique de Santé publique (ISP) à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur les drogues illégales. « Les niveaux de MDMA dans les comprimés d’ecstasy ont quasiment doublé au cours des dernières années, induisant un risque accru, alarmant, de symptômes de toxicité, voire de décès », insiste l’Institut dans son rapport qui aborde les évolutions en matière de consommation de stupéfiants en Belgique en 2013. La saisie d’amphétamines a progressé. Après deux années relativement calmes en 2011 (112 kg) et 2012 (54 kg), les saisies ont enregistré une forte hausse en 2013 (178 kilos), sans toutefois renouer avec les niveaux observés en 2007 (483 kg). Des quantités considérables de méthamphétamine ont aussi été saisies en 2013 (38 kg contre 3 kg en 2012 et 2 kg en 2011), poursuit l’ISP. Les opiacés et la cocaïne restent les drogues injectables les plus populaires en Belgique, et plus de la moitié des consommateurs de drogues injectables a commencé à consommer avant l’âge de 21 ans. Quinze pour cent avaient même moins de 15 ans. Il existe toutefois des différences importantes entre les divers groupes de consommateurs de drogues en cours de traitement, tant sur le plan socioéconomique qu’en termes d’âge, de sexe ou encore de comportements à risque. « La proportion de personnes très peu qualifiées et la proportion de chômeurs sont nettement plus élevées dans la population des usagers de drogues en traitement que dans la population générale. C’est la raison pour laquelle la réinsertion sociale est un aspect décisif du décrochage complet de l’usage de drogues », détaille l’Institut. En 2013, un total de 9.192 patients ont commencé un traitement en lien avec une consommation de substances illicites. Au cours des deux dernières années, l’on observe une forte augmentation de la proportion de patients qui commencent un traitement en raison d’un abus de cannabis et, en parallèle, une baisse de ceux en débutant un pour des opiacés. Parmi les personnes qui commencent un traitement pour la première fois, on note une forte augmentation (50%) des patients consommateurs de cannabis, de 800 à 1.200 environ. Cette proportion plus élevée s’explique en partie par un taux élevé d’orientations judiciaires vers un traitement, relève l’ISP. Les experts observent également une légère augmentation ces dernières années du nombre de personnes placées en détention pour faits de drogue. « En 2006, 5.500 condamnations pour drogue illégale avaient été prononcées et nous en sommes entre-temps à 6.000 par an », précise-t-on à l’ISP.

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