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Des résidus de substances toxiques dans la majorité des couches-culottes

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Des substances  » à la toxicité suspectée ou avérée  » ont été retrouvées en faible quantité dans la majorité des couches-culottes testées par le magazine  » 60 Millions de consommateurs « . L’association réclame une  » tolérance zéro  » pour ces composés dans les produits pour bébés.

« Parce que leur organisme est immature et en plein développement, les bébés et jeunes enfants sont très sensibles aux molécules toxiques », souligne l’association de défense des consommateurs sur son site internet. De plus, ces substances indésirables sont au contact des fesses du bébé, et ce, pratiquement 24 heures sur 24.

En 2013, le magazine avait déjà dénoncé la présence de produits toxiques dans les lingettes nettoyantes pour bébé, ainsi que des allergènes et d’autres produits toxiques dans de nombreux produits de soin pour bébé.

Cette fois, « 60 Millions de consommateurs » s’est penché sur le cas des couches-culottes. L’organisation a analysé 12 marques de couches jetables pour bébé et a découvert des résidus de substances potentiellement toxiques dans la plupart d’entre elles.

Ainsi, des résidus de glyphosate (Roundup) et d’autres pesticides ont été détectés dans certaines références. Ce qui interpelle l’association, car la plupart de ces pesticides sont classés « cancérogènes probables » ou « cancérogènes possibles » par l’OMS.

Des traces de dioxines ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont également été décelées. Soit autant de produits reconnus comme toxiques par la communauté scientifique.

Principe de précaution

Même si les doses de produits toxiques restent en deçà des seuils fixés par la réglementation (lorsqu’ils existent), l’organisation préconise un principe de précaution et une tolérance zéro quant à la présence de telles substances sur la peau fragile et particulièrement perméable des nourrissons.

« Cet objectif est atteignable, puisque deux références de notre essai n’incorporent aucune des molécules préoccupantes recherchées », affirme le magazine. « On rappellera aussi que ces résidus potentiellement toxiques viennent s’ajouter à d’autres substances à risque auxquelles sont exposés les bébés et les enfants via différents produits de consommation courante présents dans leur environnement (jouets, produits d’hygiène, aliments…) », ajoute-t-il.

La composition des couches

« 60 Millions de consommateurs » regrette également que la composition des couches ne soit pas indiquée sur les emballages. Elle souligne ainsi que contrairement à ce que l’on pourrait croire, le coton ne fait généralement pas partie de la liste des composés. « Une couche conventionnelle, c’est avant tout de la cellulose, une fibre issue du bois, et différentes matières plastiques ».

« Pampers vante le voile « doux comme de la soie » placé au contact des fesses du bébé ? Ce voile est en fait constitué de plastique, en l’occurrence du polypropylène. Les couches écologiques incorporent davantage de matières premières naturelles ? Peut-être. Mais dans une couche « verte », bébé est aussi assis sur du plastique. Les parents, à qui il ne viendrait pourtant pas à l’idée d’habiller leurs rejetons avec des sous-vêtements en plastique, apprécieront… » s’indigne l’association sur son site internet.

« 60 Millions de consommateurs » réclame donc une règlementation pour cette gamme de produits afin d’instaurer des contrôles plus stricts et d’obliger les fabricants à afficher la composition de leurs produits.

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