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Coronavirus : le profil type des malades se précise

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La première vaste étude menée sur les cas confirmés de covid-19 en Chine dévoile quelques tendances concernant le portrait type des malades. En voici six.

Le nouveau coronavirus Covid-19, apparu en décembre à Wuhan, a contaminé plus de 76.000 personnes, dont plus de 2.200 mortellement. Selon une vaste étude menée par le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies, la maladie s’avère bénigne dans quatre cas sur cinq, et mortelle dans seulement 2,3% des cas. La maladie est bénigne et avec symptômes légers dans 80,9% des cas, « grave » dans 13,8% des cas et « critique » dans 4,7% des cas.

Cette vaste enquête a été menée sur 72.314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques. Les chercheurs chinois font un état des lieux permettant de faire le point sur l’évolution de l’épidémie et de dresser le profil type des malades. Ces recherches ne permettent pas pour autant de répondre à toutes les questions, mais on peut en distinguer quelques tendances générales.

1. Particulièrement mortel pour les personnes âgées

Si le nombre de contaminés est plutôt bien réparti dans les différentes tranches d’âge après 30 ans, c’est chez les plus de 60 ans que le taux de mortalité est le plus élevé. Jusqu’à 39 ans, le taux de mortalité reste effectivement très bas, à 0,2%, puis s’élève progressivement avec l’âge. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque, avec un taux de mortalité de 14,8%.

Les patients ayant une autre pathologie ont entre deux et trois fois plus de risques de décéder du coronavirus. Ceux qui sont atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension.

2. Les enfants épargnés

Les enfants semblent, depuis le début de l’épidémie, relativement épargnés par le nouveau coronavirus. Aucun décès n’est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans, même si au moins deux nouveau-nés ont été contaminés dans le ventre de leur mère. Plusieurs hypothèses peuvent l’expliquer : ils pourraient être moins touchés pour différentes raisons, ou tout simplement présenter des symptômes moins graves ne nécessitant pas une hospitalisation.

3. Les hommes plus menacés

Des études préliminaires laissaient penser que les hommes étaient plus contaminés par le covid-19. Mais cette vaste étude nuance : ils ont observé 51,4% de cas confirmés chez les hommes, 48,6 chez les femmes. En revanche, le nombre de décès est différent : les hommes sont plus menacés que les femmes par une issue fatale (2,8% contre 1,7%).

Dans un hôpital de Wuhan
Dans un hôpital de Wuhan© Getty Images

4. Concentration sur Wuhan

Près de 86% des personnes contaminées habitent Wuhan ou bien se sont rendues dans la ville où le virus est apparu. La ville est placée en quarantaine depuis le 23 janvier, ainsi qu’une grande partie de sa province, le Hubei, bouclant au total 56 millions d’habitants. Une mesure plus que nécessaire puisque le germe est hautement contagieux. « Le nouveau coronavirus s’est propagé très rapidement en l’espace de 30 jours d’une seule ville à tout le pays », souligne l’étude.

5. Le personnel médical en première ligne

Au total, 3.019 médecins et autres personnel médical ont été contaminés, dont 1.688 gravement. Cinq sont décédés. Parmi les cas graves, 64% travaillaient dans des hôpitaux de Wuhan, à l’instar du docteur Li Wenliang, qui avait été réprimandé par la police en décembre pour avoir donné l’alerte.

6. Une tendance à la baisse, mais…

L’épidémie a atteint un « premier pic » entre les 24 et 26 janvier, au moment où les autorités ont placé Wuhan en quarantaine. Une « tendance à la baisse » se dessine depuis le 11 février, avec un ralentissement du nombre de nouveaux cas de contamination. L’étude laisse entendre que la décision de boucler Wuhan et sa région a aidé à enrayer le rythme de contagion.

Le virus s’est répandu au moment où des centaines de millions de Chinois voyageaient pour fêter le Nouvel An lunaire. Ce long congé a été prolongé pour réduire le risque de contagion généralisée. Mais à mesure que les gens rentrent chez eux, il existe un risque de « rebond possible de l’épidémie ». Le virus peut aussi « s’adapter avec le temps pour devenir plus virulent », met en garde le rapport.

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