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Comment préparer un repas de fête durable?

Nina Van Den Broecke Journaliste free-lance pour Knack

Repas de fête et alimentation durable : deux notions à première vue incompatibles. Détrompez-vous ! Avec un peu d’adaptation et une dose de créativité, elles sont parfaitement conciliables.

Notre alimentation occidentale actuelle exerce une forte pression sur notre environnement, surtout en matière d’émissions de gaz à effet de serre. En Belgique, 10,8% de ces émissions proviennent de l’agriculture1 ; en Flandre, deux tiers des émissions du secteur agricole proviennent directement de l’élevage. On pourrait cependant les réduire en optant pour une alimentation plus durable.

L’alimentation durable est une alimentation à faible impact sur l’environnement : elle utilise de manière optimale les matières premières naturelles, respecte la biodiversité et les écosystèmes. Mais c’est bien plus que cela : l’alimentation durable tient compte aussi de considérations sociales et de santé. Elle est favorable à la santé des générations actuelles et futures et se veut socialement équitable.

Optez pour le végétal

Opter pour une alimentation durable, c’est privilégier des aliments d’origine végétale, car leur impact sur l’environnement est plus faible que celui des produits d’origine animale. Les besoins en terres et en eau ainsi que les émissions de gaz sont moindres également. En mangeant moins de viande et plus de produits d’origine végétale, on peut réduire les émissions de 15 à 35%.

Sur le plan de la santé aussi, une alimentation basée sur les produits végétaux est tout bénéfice : moins de risques d’obésité, de maladies cardiovasculaires, de cancer et de diabète.

Légumes, fruits, céréales complètes et légumineuses y constituent dès lors la base de tout repas. Lors de la composition du menu, il importe donc de garantir aux légumes une place de choix. Bâtonnets de céleri rave, noix grillées, boulettes de fallafel et croquettes de lentilles accompagneront agréablement l’apéritif. Et pourquoi pas une petite salade de betterave rouge et de pommes de terre en entrée ? Dans le plat principal aussi, les légumes méritent une place prépondérante à côté des céréales complètes ou des pommes de terre.

Pour réduire les coûts d’énergie et de transport, on favorisera les produits locaux de saison. Un gratin de légumes d’hiver, des poires étuvées conviennent parfaitement dans un repas de Noël ou de Nouvel An. Un calendrier des fruits et légumes vous aidera à choisir vos produits de saison, qui sont d’ailleurs souvent meilleur marché.

La plupart des magasins mentionnent l’origine des produits. Le label Flandria® garantit la provenance locale des produits (pas toujours saisonniers). Vous pouvez également connaître les producteurs locaux (www.lecliclocal.be) par une recherche sur le net. Les paniers de fruits et légumes représentent aussi une bonne option. Autre avantage : ces  » circuits courts  » garantissent un prix plus équitable pour l’agriculteur. Il en va de même des produits Fairtrade®.

Les fruits et légumes bio offrent en outre la garantie que la culture s’est déroulée dans le respect de l’environnement selon des normes européennes sévères. Le label belge Biogarantie® impose des exigences supplémentaires sur le plan économique et social, afin d’assurer un juste prix pour l’agriculteur.

Moins de viande… mais meilleure

La viande ne doit pas être nécessairement bannie de notre alimentation, mais nous en mangeons trop actuellement. Tant sur le plan environnemental que sur celui de la santé et du bien-être animal, les produits d’origine animale obtiennent un moins bon score.

Moins mais de meilleure qualité, telle est la devise. L’impact de la viande sur l’environnement varie en fonction des espèces. On peut affirmer de manière générale que la volaille obtient un meilleur score que la viande de porc, qui obtient un meilleur score que la viande de boeuf. On privilégiera par ailleurs les produits non transformés provenant de l’élevage local. L’élevage bio présente l’avantage que l’éleveur tient davantage compte de l’impact environnemental et du bien-être animal.

Tout comme pour les fruits et les légumes, on peut acheter sa viande directement chez le producteur. Il existe désormais diverses initiatives de commercialisation de viande en circuit court. Elles partagent le même souci de promouvoir des produits locaux, bio ou non, ainsi qu’un prix juste pour l’éleveur (à retrouver par exemple sur https://www.endirectdemonelevage.be).

Reste la question du poisson : s’il est bénéfique pour notre santé, il l’est moins sur le plan environnemental. La surpêche entraîne une perte de la biodiversité et un épuisement des stocks. Il est dès lors conseillé de ne consommer du poisson qu’une fois par semaine et de privilégier les poissons locaux, saisonniers, qui ont été pêchés ou élevés de manière durable. Ils sont reconnaissables aux labels MSC® et ASC®.

Il n’est pas nécessaire de manger de la viande ou du poisson tous les jours. Dans un menu de fête, ils abondent souvent. Limiter la viande ou le poison à un seul plat et l’utiliser comme accompagnement plutôt que comme ingrédient principal, c’est déjà un pas dans la bonne direction. Les possibilités ne manquent pas : songeons à un waterzooi de carottes, céleri, poireau et poulet, ou à une potée de chou, panais et navets accompagnée de poisson de la Mer du Nord. Un ragout de champignons avec du gibier aux pommes et aux endives ravira les amateurs.

Un oeuf, des légumineuses, des noix et des graines remplaceront agréablement la viande ou le poisson. Le site des associations Vegetik ou EVA proposent de délicieuses recettes pour des apéros, des entrées et des plats végétariens et végans. Les livres de recettes végétariennes ne se comptent plus sur les doigts d’une main !

Manger en pleine conscience

Durant la période de fin d’année, nous avons tendance à trop manger. Lors des repas, il est important d’écouter les signaux de satiété et de s’arrêter à temps. Il est recommandé pour cela de manger lentement en savourant chaque bouchée. Limiter le nombre de plats au cours du dîner et opter pour de petites portions est aussi un bon plan. Cela a non seulement un effet positif sur notre santé mais c’est mieux aussi pour l’environnement : réduire notre surconsommation permettra de produire moins de nourriture.

Les fêtes s’accompagnent souvent d’alcool qui peuvent être locaux : par exemple, vous pouvez vous procurer du crémant de Wallonie, ou des vins belges. En choisissant des boissons bio et/ou Fairtrade® vous pouvez en outre soutenir tant le producteur que l’environnement. Dans la gamme des jus de fruits aussi, il y a moyen de choisir de bons produits bien de chez nous. Et pourquoi ne pas essayer une limonade faite maison ? La carafe d’eau du robinet, aromatisée ou non, est un must sur la table de fête.

Évitez les emballages inutiles

L’empreinte carbone de l’alimentation souffre de l’utilisation d’emballages. Ceux-ci ont certes leur fonction, à savoir conserver les aliments plus longtemps et éviter le gaspillage. L’emballage constitue aussi un moyen d’information, facilite le transport ainsi que l’utilisation du produit. Mais il est souvent superflu. Des sacs réutilisables pour les fruits et les légumes offrent une bonne alternative aux sacs en papier et en plastique.

Une autre piste est d’éviter l’usage unique. Ainsi, à table, on peut opter pour des serviettes en tissu, éviter les assiettes et verres en plastique ou en carton afin d’alléger la charge sur l’environnement.

Il est clair que manger durable, c’est possible aussi durant les fêtes. De bons choix, une dose de créativité et d’audace vous permettront de concocter un dîner à la fois délicieux et durable.

Évitez les restes et le gaspillage

Nous gaspillons chaque année une moyenne de 37 kg de nourriture par personne. Soit parce que nous laissons périmer nos aliments, soit parce que nous en avons préparé en trop grande quantité. En calculant les quantités à l’avance, en n’achetant et en ne préparant que ces quantités-là, on peut éviter pas mal de gaspillage. S’il subsiste quand même des restes, ils peuvent être répartis entre les invités, conservés au frigo (2 jours) ou au congélateur (3 mois). Veillez à les emballer et à les mettre au frais dès que possible. Et réchauffez-les bien avant de les consommer. Mieux vaut jeter les plats de poisson ou de viande crue.

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