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Comment l’anxiété peut booster ou biaiser notre mémoire

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon une étude, l’anxiété jouerait un rôle clé sur notre mémoire, aussi bien positivement que négativement.

Etre atteint d’anxiété n’est généralement pas une bonne chose. Mais une récente étude, publiée dans la revue Brain Sciences et relayée dans le Time, suggère qu’il est possible d’en retirer un petit bénéfice au niveau de la mémoire. « Cela donne un sens aigu de la conscience et vous fait remarquer des détails auxquels vous n’auriez pas prêté attention autrement », affirme Myra Fernandes, co-auteure de l’étude et professeure de psychologie à l’Université de Waterloo (Canada).

Guidé par l’émotion

L’étude a été menée sur 80 étudiants en psychologie qui ont dû répondre à un questionnaire standard pour déterminer leur niveau d’anxiété quotidienne. Les étudiants ont été catégorisés selon leur niveau d’anxiété (faible à élevé). Les participants ont dû mémoriser des mots simples et répondre à des questions sur leur orthographe ou leur signification. Certains étaient associés à des images négatives (accident de la route, par exemple), d’autres à des clichés neutres.

Chez les sujets ayant une anxiété élevée, les mots affichés sur une image négative étaient retenus avec plus de précision que chez ceux ayant une anxiété faible. Le contexte émotionnel les rend donc plus sensibles à ce type d’influence. « Leurs souvenirs étaient davantage teintés émotionnellement, et par conséquent rendus plus mémorables », confirme Fernandes.

Effet inverse

L’anxiété joue donc un rôle sur la manière dont notre mémoire fonctionne, à un moment donné et sur un plus long terme. Se sentir anxieux dans une nouvelle situation, surtout forte en émotions, peut aider à vous en souvenir plus vivement. Un avantage de mémoire qui a aussi ses inconvénients. En effet, trop d’anxiété peut avoir l’effet inverse, en altérant le souvenir et en nous amenant à nous rappeler de détails a priori neutres de manière plus négative, jusqu’à nous donner des sensations de souvenirs biaisés. Cela déforme les lunettes avec lesquelles les individus perçoivent le réel, surtout chez les plus anxieux d’entre nous.

Mais pour Fernandes, mieux vaut un peu d’anxiété que pas du tout, surtout avant des évènements comme des réunions importantes, des compétitions ou un jour marquant comme le mariage. Le fameux « bon stress ». « Avoir des papillons dans le ventre peut en effet le rendre plus mémorable à l’avenir », conclut-elle.

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