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Ces riches qui payent des fortunes pour trouver l’amour

Le Vif

Il est des gens fortunés, bien de leur personne et qui pourtant peinent à trouver l’âme soeur. A la tête d’une agence de rencontres ultra-select, Inga Verbeeck se fait fort de les tirer de ce mauvais pas.

« On ne peut pas créer de l’amour, on peut juste créer des opportunités d’amour », explique à l’AFP cette Belge de 36 ans qui codirige Berkeley International, agence qui s’est fait une spécialité des unions entre célibataires du gotha. « Nos clients ont tous réussi dans la vie, mais ils ont des emplois du temps trop chargés pour rencontrer quelqu’un », ajoute-t-elle. Sans compter ceux qui craignent qu’on les aime plus pour leur portefeuille que pour le coeur qui bat derrière.

Dans un salon de l’Hôtel Bristol, palace où elle reçoit lorsqu’elle est de passage à Paris, la jeune femme retrace le parcours singulier qui l’a conduite à exercer sa drôle de profession. D’abord le journalisme sportif, à la rubrique voile, pour divers magazines, puis, pendant une dizaine d’années, le commerce de l’acier dans la société créée par son père. « J’ai pu voyager partout dans le monde grâce à ce job, mais avec la crise, on a décidé de vendre l’affaire à un fonds d’investissement américain, même si ça marchait encore pas mal », raconte l’élégante blonde aux yeux bleus azur dans un français teinté d’accent flamand. Il fallait trouver un nouveau travail, de préférence changer de secteur, avec trois impératifs catégoriques : « que ce soit dans le luxe, dans les relations humaines et dans l’international », explique-t-elle.

Nous sommes en 2011 et la jeune femme, qui se dit « entrepreneuse dans l’âme », croise la route de l’Irlandaise Mairead Molloy, fondatrice de Berkeley à Londres en 1998. « Elle m’a expliqué le business, exposé le potentiel de développement, son souhait de ne pas s’investir trop dans la société », raconte-t-elle. Il y avait donc de la place pour deux et Inga entre dans l’agence en tant qu’associée avec comme objectif de faire grossir le fichier des clients et d’ouvrir de nouveaux bureaux.

De 15.000 à 50.000 euros par an

Quatre ans plus tard, l’agence qui comptait 400 adhérents à son arrivée est passée à 5.000 dans le monde (dont plus de la moitié sont des femmes). L’enseigne possède désormais des antennes à Paris, Milan, Genève ou Melbourne. « Nos membres sont surtout des hommes d’affaires, des médecins, des avocats mais aussi des artistes, des gens connus ». Comme cette musicienne « très célèbre » à la recherche d’un compagnon qui l' »aimera pour ce qu’elle est, pas pour son image », raconte Inga. Elle n’en dira pas plus. Bien sûr, tout ce petit monde ne peine pas trop à s’offrir un ticket d’entrée chez Berkeley dont le prix va de 15.000 euros par an pour une adhésion nationale à 50.000 euros pour un recherche planétaire de partenaires. « Il y a des tarifs intermédiaires et l’adhésion est divisée par deux à partir de la deuxième année », précise la dirigeante.

L’argent, l’entre-soi, pas très romantique tout ça ?

« C’est aussi comme ça dans la vie, on rencontre souvent son partenaire dans son milieu, avec des goûts et des valeurs communs, nous cherchons juste à accélérer le processus de rencontre, sans garantie de réussite », se défend la jeune femme, divorcée à 29 ans et qui vit aujourd’hui avec le fils d’amis de ses parents.

Les statistiques de l’agence plaident en sa faveur. « Huit clients sur dix rencontrent quelqu’un avec qui ils restent au moins trois ans et, en moyenne, la bonne rencontre intervient après neuf mois de recherches », assure-telle. Des résultats qui s’expliquent par la rigueur avec laquelle les équipes choisissent les adhérents. Ici, pas de profils bidons ou de CV inventés de toutes pièces.

« Nous faisons des enquêtes approfondies sur nos clients et nous leur garantissons une dizaine de rencontres par an, même si nous avons une obligation de moyens, pas de résultat », souligne-t-elle. « Mais une fois formés, les couples ne nous donnent plus de nouvelles, sans doute parce qu’il y a encore un tabou autour de ce type de rencontres, c’est dommage », conclut-elle.

Avec l’AFP

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