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Cancer: les thérapies alternatives peuvent diminuer les chances de survie

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les personnes atteintes d’un cancer ont une multitude de choix de traitement. Mais ceux qui optent pour des thérapies alternatives seraient plus susceptibles d’éviter les thérapies conventionnelles et s’exposeraient davantage à une mort prématurée, selon une étude.

Les personnes diagnostiquées avec le cancer ont de nombreuses options concernant le traitement de leur maladie. Bon nombre d’entre elles sont des thérapies classiques, qui ont été étudiées pour améliorer les chances de survie du patient et éviter au maximum les rechutes. Mais de plus en plus de personnes se laissent tenter par des approches de médecine complémentaires ou alternatives pour venir à bout de leur maladie. Cela comprend les nutriments, les remèdes à base de plantes ou encore des compléments d’origine naturelle. Bien que ces thérapies ne soient pas étudiées d’aussi près que les thérapies conventionnelles que sont la chirurgie, la chimiothérapie ou encore la radiothérapie, beaucoup de patients s’en remettent à elles car ils pensent qu’elles peuvent améliorer leurs chances de survie ou éviter les récidives. Mais selon une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Oncology, cela pourrait ne pas être le cas.

Le Dr. Skyler Johnson (Yale School of Medicine) et ses collègues ont a analysé les données de 1290 patients aux Etats-Unis avec quatre cancers courants (sein, prostate, poumon ou colorectal). 1032 patients ont utilisé uniquement la médecine conventionnelle, tandis que les 258 autres ont utilisé au moins un traitement conventionnel et une ou plusieurs stratégies de médecine complémentaire, précise le Time. Ces traitements incluaient des thérapies intraveineuses, orales et topiques, composées de vitamines, minéraux ou complémentes à base de plantes, précise Johnson. Elles ne sont pas toutes administrées par du personnel médical.

Evitement du traitement recommandé

Les résultats de l’étude ont montré que les personnes qui ajoutaient une approche alternative à leur traitement avaient plus de risque de mourir prématurément par rapport aux personnes qui avaient uniquement recours au traitement conventionnel. Les personnes qui optent pour la médecine complémentaire seraient en outre plus enclines à refuser ou retarder une chirurgie, une chimiothérapie, une radiothérapie ou une hormonothérapie.

En comparant les personnes qui reçoivent des thérapies alternatives et celles qui n’en reçoivent pas, le rapport a trouvé les chiffres suivants, rapportés par la BBC :

  • 34% ont refusé la chimiothérapie (contre 3,2%).
  • 53% ont refusé la radiothérapie (contre 2,3%).
  • 7% ont refusé la chirurgie (contre 0,1%).

Selon le Dr. Skyler Johnson, cet évitement du traitement recommandé est en grande partie responsable du taux de mortalité précoce plus élevé. Chez les personnes qui ont opté pour des thérapies alternatives, mais qui ont fait leurs traitements conventionnels, il n’y avait pas de différence dans le taux de survie. Outre le refus de certains traitements conventionnels, Johnson évoque également un autre problème potentiel. Selon lui, il est également possible que certaines thérapies alternatives aient une interaction avec les traitements conventionnels. Ce point n’a cependant pas pu être exploré de manière spécifique durant cette étude.

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