Cette recherche va permettre de reclasser les types de cancers existants. © Getty Images/iStockphoto

Cancer : la génétique aide les chercheurs à élaborer de nouveaux traitements

Stagiaire Le Vif

Une collaboration internationale a montré que les tumeurs dans les différentes parties du corps ont des similitudes moléculaires. Ces nouvelles découvertes pourraient mener à une amélioration des traitements du cancer, rapporte The Independent.

The Cancer Genome Atlas est le plus grand projet international de recherche sur le cancer. Les scientifiques à la tête de cette étude ont annoncé une « percée » dans le traitement du cancer après avoir déchiffré le code génétique de 33 différents types de tumeurs. Grâce aux données recueillies sur 11 000 patients, les experts ont fourni une feuille de route pour définir un traitement plus efficace et développer de nouveaux médicaments.

Le résultat de leur recherche est étonnant : les tumeurs présentes dans les différentes parties du corps, autrefois traitées comme des maladies distinctes, ont des similitudes moléculaires qui pourraient donc les rendre vulnérables aux médicaments déjà sur le marché.

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Ainsi, les tumeurs des cellules qui tapissent le poumon, la vessie et la tête, autrefois traitées comme des maladies distinctes, présentent en fait des caractéristiques communes : « En étudiant leurs caractéristiques moléculaires, nous savons maintenant que de tels cancers sont étroitement liés« , a expliqué au journal le Dr Li Ding, l’un des principaux auteurs du projet.

Changer le traitement

Au-delà de simplement définir le cancer par sa localisation, comme le sein ou la peau, cette recherche va permettre de reclasser les types de cancers existants. La découverte de cette composition moléculaire pourrait donc conduire à des « changements radicaux » dans la façon dont les médicaments sont choisis pour chaque patient.

Dans une interview accordée à The Independent, des médecins ont en effet annoncé qu’ils pourraient changer la méthode de traitement « traditionnelle » basée sur l’endroit où se site la tumeur, et faciliter l’identification « des patients les plus susceptibles de bénéficier » des médicaments expérimentaux.

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Les chercheurs ont aussi constaté qu’environ 8% des mutations cancérigènes étaient héritées de l’ADN parental, et non causées par les rayons du soleil ou le tabagisme. D’après la Fondation contre le Cancer, ceux reconnus comme héréditaires sont le cancer du sein, de l’ovaire, de l’intestin, mais aussi le mélanome (une forme de cancer de la peau) et certains cancers de la prostate.

De la théorie à la pratique

Le projet, lancé en 2005, a rapporté de nombreux résultats publiés dans une série de 27 articles. « Cet aperçu du lien entre un type de cancer et une autre forme de la maladie pourrait avoir de réelles implications cliniques« , a expliqué Josh Stuart, un autre auteur de la recherche. « Dans certains cas, nous pouvons emprunter des pratiques cliniques à des maladies mieux connues et les appliquer à des cancers pour lesquels les options de traitement sont moins bien définies« .

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Et bien que ce travail ne signifie pas en lui-même de nouveaux traitements immédiats contre le cancer, il peut être utilisé par d’autres équipes dans la recherche de nouveaux médicaments et les essais cliniques. « Savoir ce que sont les gènes du cancer, c’est important parce que maintenant, nous pouvons développer un panel de cancérologie pour le dépistage« , a déclaré le Dr Li Ding.

Le vrai test sera de mettre ces connaissances en pratique et vérifier si on peut réellement sauver plus de vie en utilisant le traitement d’un cancer sur un autre.

Chavagne Mailys

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