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Burn-out: pourquoi les vacances ne sont pas la solution miracle

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Quelques semaines loin du boulot et le stress, lié à ce dernier, s’envolera comme par magie ? Pas si simple.

Pendant les vacances, on vit au ralenti, loin de ses préoccupations du quotidien et, surtout, loin du travail. Une bonne occasion de faire une petite pause pour certains, une coupure plus qu’indispensable pour d’autres. On pense revenir ressourcé, plein d’énergie et de bonne volonté. Mais le quotidien finit vite par nous rattraper. Et le retour de flammes est d’autant plus violent si on souffre déjà de burn-out ou de stress intense.

Si vous souffrez d’épuisement professionnel ou ressentez du stress chronique au travail la plupart du temps, un break de quelques semaines au soleil ou une cure de thalasso ne règlera pas tout. « Malheureusement, la durée de la plupart des vacances, une ou deux semaines tout au plus, n’est pas suffisante pour décompresser et contrer les effets d’un vrai burn-out », confirme Liane Davey, spécialiste en psychologie organisationnelle à Quartz.

Prendre des vacances en bien sûr important et apporte son lot de choses positives : repos, temps passé avec ses proches, se consacrer à sa passion, lire… Mais les bienfaits ont tendance à s’évaporer rapidement une fois de retour dans sa routine quotidienne. Des études ont démontré que, chez une majorité des gens, les avantages psychologiques des vacances disparaissaient en quelques jours. Une autre recherche a révélé que le sentiment d’épuisement professionnel, déclaré auparavant par les travailleurs, était revenu à son niveau d’avant les vacances dans les trois semaines suivant un congé.

Un phénomène qui est particulièrement marqué pour ceux qui sont en situation de burn-out. Il n’est pas causé uniquement par un nombre trop important de responsabilités ou des journées interminables, mais reflète aussi un mécontentement et un manque de satisfaction à l’égard de son travail dû à diverses raisons. Si les vacances offrent un moment de répit, les problèmes seront les mêmes une fois de retour. De plus, le repos peut créer un faux sentiment de décrochage, alors qu’avoir du temps pour la réflexion peut créer davantage d’angoisse, notamment quant à son retour.

Une partie du problème réside également dans le fait que la charge de travail (mails, dossiers…) continue de s’accumuler lors du congé de l’employé. Du coup, on se retrouve la semaine avant ses congés à préparer son absence, et la semaine du retour à rattraper ce qu’on a manqué.

Les experts conseillent par ailleurs de s’accorder des congés tout au long de l’année, et pas seulement lors d’occasion particulières comme les mois d’été ou Noël. Et ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de jours de congés, mais aussi de pauses. « La recherche montre qu’il faut prévoir de petites pauses pendant la journée, puis après les heures de travail », explique Paula Davis-Laack, consultante en organisation qui se concentre sur le stress et l’épuisement professionnel, à Quartz. Ce concept de « micropauses » a fait l’objet de nombreuses études et se révèlerait très efficace.

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