Avons-nous vraiment besoin de vitamine D pendant l’hiver?

Environ 90% de la population belge souffre d’une carence en vitamine D, surtout en hiver et au printemps. Comment éviter un tel manque ?

Au cours des deux dernières années, il y a eu une augmentation marquée de la vente de compléments alimentaires, en particulier de vitamine D, selon la pharmacie en ligne Newpharma.

Les gens sont de plus en plus conscients de l’importance de prendre les bons nutriments, mais il y a beaucoup de confusion au sujet de l’apport en compléments de vitamine D. Les experts mettent en garde : une trop grande quantité de vitamine D, par exemple, peut être dangereuse. « La vitamine D est une vitamine liposoluble (c’est-à-dire soluble dans les graisses) et donc difficilement éliminable par l’urine, par exemple, de sorte qu’une surdose peut être toxique », explique Aline Légipont, pharmacienne en chef chez Newpharma. « Demandez toujours l’avis de votre médecin et de votre pharmacien avant d’entamer toute forme de complémentation. »

Qui a besoin de compléments de vitamine D ?

Aline Légipont : Il existe deux formes de vitamine D : la vitamine D2 ou ergocalciférol d’origine végétale, et la vitamine D3 ou cholécalciférol d’origine animale. C’est cette vitamine D3 qui est la plus abondante dans la nature et qui est synthétisée sous l’effet du rayonnement ultra-violet. Les apports nutritionnels nécessaires en vitamine D sont encore très largement discutés et sont régulièrement revus à la hausse tant les carences peuvent être importantes.

En Belgique, les apports journaliers recommandés pour un adulte en bonne santé sont pour les hommes de 15µg de vitamine D3 par jour, et pour les femmes de 10 à 15µg de vitamine D3 par jour. Ces apports peuvent être augmentés chez les seniors et chez les femmes enceintes et qui allaitent (jusqu’à 20µg par jour). Les doses sont généralement indiquées en Unités Internationales, 1µg correspondant à 40UI. Le Conseil Supérieur de la Santé recommande qu’une complémentation en vitamine D soit assurée chez le nouveau-né, le jeune enfant, les adolescents, les personnes à risque d’ostéoporose, lors de la grossesse et de l’allaitement ainsi que chez les séniors.

La synthèse de vitamine D est également dépendante de l’ensoleillement, Le Conseil Supérieur de la Santé recommande une complémentation adaptée en vitamine D chez toute personne en bonne santé pouvant présenter un risque de déficience, mais hélas 90% de la population se trouve, parfois largement, sous ce seuil. Le déficit doit alors être compensé par des compléments alimentaires.

Comment savoir si on souffre d’une carence en vitamine D ? Y a-t-il des signes et/ou des symptômes ?

Légipont : La vitamine D permet une absorption optimale du calcium et du phosphore au niveau intestinal, elle permet d’obtenir des taux normaux de calcium dans le sang, elle contribue au maintien de dents et d’os solides, au fonctionnement correct du système immunitaire, à la prévention de certaines formes de cancer et possède un rôle non négligeable dans la survenue et l’importance des dépressions.

La vitamine D est très importante pour les femmes enceintes et allaitantes. Elle intervient dans la formation du squelette du bébé à naître et dans la concentration en calcium dans le lait maternel. Les signes d’une carence seront donc des malformations de croissance chez les enfants, une faiblesse musculaire, de l’ostéoporose, de la dépression, une baisse de l’immunité, une mauvaise minéralisation des dents.

Une carence en vitamine D peut aussi se traduire par des troubles cardiovasculaires (hypertension) et par un risque accru de cancer chez des personnes ayant des antécédents cancéreux.

A quoi faire attention lors de l’achat d’un supplément en vitamine D?

Légipont : Il est très important de se procurer son supplément en vitamine D en pharmacie. Il vous sera délivré un complément alimentaire notifié (donc autorisé à la vente en pharmacie), dont la composition qualitative et quantitative est garantie et contrôlée. Il faut être extrêmement prudents avec des produits d’origine inconnue.

Certaines supplémentations en vitamine D sont d’ailleurs enregistrées comme médicament en Belgique, et par ce fait la délivrance officinale est obligatoire. De plus, la délivrance se fera toujours par un pharmacien qui pourra vous conseiller au mieux. Il ne faut jamais hésiter à prendre conseil, la prise anarchique de vitamine D ou de toute autre vitamine pouvant être nocive.

Y-a-t-il des risques liés à l’utilisation d’un complément de vitamine D ?

Légipont : Des doses excessives peuvent conduire dans le cas de la vitamine D à de l’hypercalcémie, des troubles neurologiques et des calculs rénaux. Rappelons que l’apport maximal tolérable pour la vitamine D est de 50µg par jour pour les adultes. La prise de vitamine D de manière curative doit toujours faire l’objet d’un suivi médical.

Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes, car des fortes doses de vitamines D prises pendant la grossesse peuvent conduire à des malformations du bébé.

Peut-on compenser/suppléer une carence en vitamine D uniquement par la nourriture ?

Légipont : La vitamine D se trouve essentiellement dans les poissons gras (saumon, maquereau, sardines, hareng) et les oeufs. Mais comment garantir une qualité nutritionnelle optimale des oeufs lorsque les poules sont mal alimentées, médicamentées, et soumises à un stress tel qu’elles s’entretuent ?

L’EFSA (European Food Safety Authorityà), dont le rôle est de fournir des avis scientifiques indépendants et communiquer sur les risques associés à la chaîne alimentaire a publié un tableau reprenant des études épidémiologiques d’observation indiquant que la consommation de vitamine D via les aliments chez l’adulte en Europe avoisine des quantités de 5µg par jour en moyenne. Le même tableau récapitulatif indique que chez les enfants, l’apport de 10µg par jour est atteint lors de l’administration de compléments en plus de la consommation alimentaire.

Il donc très difficile, voire impossible, d’atteindre les concentrations recommandées par la seule alimentation. N’oublions pas non plus que beaucoup de personnes sont végétariennes ou végétaliennes et doivent veiller à tout déséquilibre éventuel.

L’huile de foie de morue est-elle une bonne alternative ?

Légipont : Si la prise d’huile de foie de morue a été longtemps perçue comme une punition par les écoliers, force est de constater qu’elle très riche en vitamine D3 : 250µg de vitamine D3 pour 100gr d’huile de foie de morue – soit quelques 10µg (400UI), de quoi couvrir le déficit quotidien, dans une cuillère à café. Le gout désagréable et les relents de poissons ont été contournés par des formes nettement plus faciles et agréables à prendre.

Il convient cependant toujours de prendre conseil auprès de son médecin et de son pharmacien avant choisir telle ou telle forme de complémentation.

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