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Avancée prometteuse de chercheurs de l’UCL vers un nouveau traitement contre le cancer

Une équipe de recherche de l’Institut de Duve de l’Université catholique de Louvain (UCL), cofinancée par l’institut Welbio de la Région wallonne, a développé une nouvelle approche de traitement du cancer. Ces chercheurs, dont les travaux sont publiés mercredi dans la revue scientifique Science Translational Medicine, explorent des traitements qui stimulent le système immunitaire des malades, indique mercredi l’université.

Des cellules du système immunitaire appelées « lymphocytes T » peuvent reconnaître les cellules cancéreuses et les détruire. Mais une résistance au système immunitaire finit par s’installer, à la suite de l’établissement d’un environnement immunosuppresseur à l’intérieur des tumeurs elles-mêmes. Cette immunosuppression paralyse les lymphocytes dirigés contre les cellules tumorales et le cancer se remet fianelement à progresser, explique l’UCL.

Une forme récente de traitement du cancer tente de stimuler les lymphocytes paralysés: on parle d' »immunothérapie du cancer ». Les travaux de cette équipe de recherche permettent d’envisager une nouvelle approche d’immunothérapie du cancer, qui pourrait améliorer l’efficacité des traitements actuels.

Concrètement, l’équipe de recherche, dirigée par Sophie Lucas et Pierre Coulie, a mis au point un agent thérapeutique qui stimule les réponses immunitaires d’une manière originale. Cet agent cible un type particulier de cellules immunosuppressives, connues sous le nom de « lymphocytes T régulateurs » ou « Tregs ». Ils ont pour mission naturelle de restreindre l’activité du système immunitaire.

Chez les personnes en bonne santé, les Tregs agissent comme des modérateurs, ou comme des pompiers pour éviter les incendies qui pourraient être causés par une activité immunitaire excessive. Ainsi, ils nous protègent des maladies dites « auto-immunitaires », telles que la sclérose en plaques ou le diabète de type I. Ils exercent cette fonction immunosuppressive en produisant une sorte d’hormone, le TGF-beta, qui inhibe les lymphocytes.

Dans l’analogie entre un Treg et un pompier, le TGF-beta est l’eau projetée par sa lance d’incendie. Chez les malades atteints d’un cancer, les Tregs fonctionnent de manière exagérée: ils s’accumulent dans les tumeurs qu’ils inondent de TGF-beta, paralysant ainsi les lymphocytes qui pourraient détruire les cellules cancéreuses.

L’agent thérapeutique proposé par les chercheurs de l’UCL agit sur les Tregs: il bloque leur système de production du TGF-beta, en verrouillant, en quelque sorte, la lance d’incendie. Plus précisément, cet agent thérapeutique est constitué d’anticorps monoclonaux dirigés contre une protéine requise pour la production de TGF-beta par les Tregs humains.

Cet agent thérapeutique devrait permettre d’attiser l’activité des lymphocytes capables de détruire les tumeurs. Ce nouvel agent thérapeutique n’a été testé que chez la souris jusqu’à présent. Il faut maintenant évaluer son efficacité chez les patients atteints d’un cancer.

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