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ApneApp, l’application qui décèle l’apnée du sommeil

Stagiaire Le Vif

Des chercheurs de l’Université de Washington ont lancé une application qui surveille la respiration du dormeur. Une technique simple et accessible pour prévenir d’éventuels problèmes qui nécessiteraient un examen à l’hôpital.

L’apnée du sommeil présenterait d’après les spécialistes des risques aussi élevés que le diabète ou l’hypertension. Pourtant, le nombre de personnes atteintes est largement sous-estimé. La Belgique compterait 100 000 malades. Jusqu’alors, ce syndrome silencieux nécessitait un examen spécifique à l’hôpital pour être décelé, ce qui ralentissait beaucoup le dépistage.

Ce type d’apnée se manifeste en pleine nuit par l’interruption momentanée de la respiration, d’après Futura sciences. C’est un élément perturbateur pour le sommeil (la concentration, les maux de tête…) et il peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. L’examen nécessaire pour le dépistage est assez lourd, contraignant et coûteux: analyse des mouvements respiratoires, du rythme cardiaque, des muscles ou encore des yeux.

ApneApp, un traitement préventif

L’apnée du sommeil pourrait désormais être analysée par l’ApneApp, une application mobile qui envoie des ultrasons par l’intermédiaire du haut-parleur du téléphone. Ces ondes atteignent le corps de la personne et sont renvoyées vers le microphone. Elles renvoient des informations concernant la respiration et les mouvements des différents organes du corps.

Un tri est effectué entre les différents bruits renvoyés vers le GSM, notamment pour isoler les informations sur la respiration des conversations ou des bruits d’objets. Ces renseignements permettent de distinguer trois types d’apnées différentes: centrale (plus rare, lorsque le cerveau n’émet pas d’ordre de respiration aux muscles), obstructive (la plus courante, lorsque les voies respiratoires se bloquent) et l’hypopnée (diminution de l’ampliture respiratoire durant la nuit). Le dormeur a alors connaissance de son problème et peut se rendre à l’hôpital selon le niveau de gravité de son apnée. Compatible avec les smartphones Android, l’application n’entre jamais en contact avec la personne. Elle peut enregistrer même lorsque le dormeur est sous une couverture ou lorsque deux personnes se trouvent dans un lit, à partir du moment où 10 cm les séparent.

De premiers tests concluants

Un premier essai clinique a été effectué sur 37 patients, dont certains étaient atteints d’apnées du sommeil. Positionné sur le bord du lit à un mètre maximum du dormeur, le smartphone a reçu pendant trois cents heures des informations sur différents types d’apnées du sommeil. La fréquence de respiration durant la nuit a permis de les classer selon quatre catégories: aucune apnée, apnée légère, apnée moyenne, apnée sévère.

Le verdict de l’application s’est révélé à 95 % aussi fiable que les machines utilisées dans les hôpitaux. Une commercialisation grand public est envisagée d’ici deux ans.

Par Camille Ledun

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