Voile islamique

En défendant le port du voile, Mme L.D., « musulmane belge convertie » (Le Débat du 26 avril), nous a donné une lecture du Coran et des « paroles prophétiques » qui témoigne du zèle des convertis et les transforme en théologiens. (…)

On peut regretter que la mode dite « occidentale » propose parfois aux femmes des vêtements qui ne sont que des loques provocantes. Il est vrai aussi que le laxisme actuel ne peut manquer de stimuler la vulgarité et l’agressivité de beaucoup de mâles. Mais les excès en sens inverse témoignent nettement que les femmes sont perçues et se perçoivent avant tout comme un objet de convoitise sexuelle. On peut aussi penser que, dans le contexte européen actuel, porter un foulard n’est pas toujours innocent. Or c’est là que le bât blesse : si les allochtones ont droit à des états d’âme, les autochtones, eux aussi, ont ce droit !

Egalité ? J’aimerais rappeler à notre Belge convertie que nos aïeules, celtes et autres, étaient les égales de leurs hommes plusieurs siècles avant notre ère. Au XXe siècle, nous n’avons fait que retrouver ce qui avait été perdu au fil du temps à cause d’une vision du christianisme mise au point par des Pères de l’Eglise d’origine méditerranéenne, trop émus par les Eve de leur époque, qui étaient pourtant convenablement vêtues. (…)

Je pourrais parler en détail à Mme L.D. de ces quinze années passées à enseigner dans une école à discriminations positives de la région de Charleroi, où régulièrement des élèves non musulmanes se faisaient traiter de putains par des musulmanes. Je pourrais parler à Mme L.D. du courage manifesté par celles qui voulaient de soustraire aux coups portés par leur grand frère qui remplaçait le père absent ; des pères postés devant l’école pour s’assurer que leurs filles ne fréquentaient pas le cours de natation ; des yeux rougis par l’annonce d’un mariage forcé et d’un retour au pays ; de cette élève tirée par les cheveux par son père hors l’Eglise où elle avait choisi d’être marraine de confirmation d’une de ses amies belges ; de cet élève maghrébin croisé à l’hôpital et inquiet parce que sa mère répudiée venait encore de faire une tentative de suicide. Chacun peut donner au mot liberté le sens qu’il souhaite, mais la méthode Coué a ses limites (…).

Mme Martens, Bruxelles ,Rosetta Flochon-Nolli, Namur

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