Vive la crise !

Les amoureux des lettres, des bulles et des images y font leur petit marché annuel. Pour sa 39e édition, la Foire se veut sérieuse, en déclinant le thème des crises… d’òu naissent toutes créations.

et des images y font leur petit marché annuel. Pour sa 39e édition, la Foire se veut sérieuse, en déclinant le thème des crises… d’où naissent toutes créations.

La Foire du livre se tiendra à Bruxelles, sur le site de Tour et Taxis, du 5 au 9 mars (1). Comme chaque année, c’est une grosse machine qui drainera quelque 70 000 visiteurs, 1 350 éditeurs (représentés par plus de 160 exposants) et quelque 800 auteurs qui viendront animer des rencontres et signer des dédicaces. Pourtant, ses organisateurs ont choisi comme fil conducteur, pour la 39e édition de cet événement, le thème de  » la crise « . Pas tant celle qui frappe les maisons d’édition de petite taille (celles qui, fragiles et d’une production limitée, sont perpétuellement confrontées aux difficultés de diffusion et de distribution) que la crise majuscule, celle que nous vivons, sur tous les continents, depuis septembre 2008…

Drôle de toile de fond, très terre à terre et rabat-joie, pour un rendez-vous où se pressent des visiteurs avides d’évasion, sous toutes ses formes. Mais  » le doute n’envahit pas que les cours de Bourse, justifie l’équipe de la Foire. Il s’immisce dans l’éducation, les médias, les religions, la politique, l’écologie. Il bouscule le couple, les réseaux sociaux, les droits fondamentaux… « 

Dans sa volonté de questionner l’actualité, la Foire du livre se devait-elle d’aborder ces problèmes sociétaux majeurs ?  » Oui, répond sans ambages Ana Garcia, commissaire générale, car derrière l’angoisse drainée par ces changements inopinés se cachent la création, le renouveau, l’invention.  » Sous le tourment, les idées foisonnent, donc. Pour les débusquer, la Foire a choisi, cette année, deux ambassadeurs engagés, deux plumes militantes qui dénoncent, chacune à sa manière, les dérives sociales et politiques du monde : Jean Ziegler, socialiste suisse, a consacré l’essentiel de son £uvre à démonter les mécanismes d’assujettissement des peuples ; Pierre Mertens, juriste belge spécialiste du droit international, défend inlassablement les droits de l’homme. A eux d’animer, en maîtres de cérémonie d’une dizaine de débats et d’échanges d’idées, les innombrables champs confrontés à la crise.

Pour les autres visiteurs, ceux que l’envie de rêve mène aux portes de la Foire, quelque 320 rencontres et tables rondes sont prévues avec des écrivains, des bédéistes, des dramaturges, des scénaristes, des illustrateurs, des photographes, des auteurs scientifiques ou de la littérature jeunesse. Sans oublier que la Foire, comme d’habitude, couvre la totalité des secteurs de l’édition :  » Elle se drape de noir, s’abreuve de bulles et se laisse enivrer par la poésie « , rappelle Ana Garcia.

(1) 86 c, avenue du Port, à 1000 Bruxelles. Tous les jours, de 10 à 19 heures. Les 5 et 6 mars, jusqu’à 22 heures. Nuit de la Poésie, le 6 mars, à partir de 21 h 30. Tout le programme est disponible sur www.flb.be

Valérie Colin

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire