Vers un réveil du nationalisme espagnol ?
Jusqu’à présent, les drapeaux espagnols ne surgissaient dans les rues de Madrid que lors des Coupes du monde de football. Mais, depuis le début de la crise à laquelle le gouvernement de Madrid a répondu le samedi 21 octobre par la destitution du gouvernement régional catalan, les bannières fleurissent dans la capitale. Le signe d’un réveil du – faible – sentiment national, l' » espagnolisme « , dans un pays dont l’hymne n’a même pas de paroles ? En Europe, l’Espagne fait figure d’exception : elle ne compte pas de parti populiste de droite opposé à l’immigration, et le terme » nationalisme » définit plutôt l’état d’esprit des communautés autonomes (Catalogne, Andalousie, Castille, Galice…). Deux raisons principales à cela : la centralisation tardive de la péninsule ibérique et le rejet de l’héritage franquiste. Cependant, » si la poussée patriotique est perceptible, elle est encore difficilement quantifiable « , observe le sociologue Jorge Galindo. Faut-il craindre une montée en puissance des mouvements d’extrême droite ? » Ces groupuscules minoritaires se sont peut-être sentis légitimés, poursuit-il. Mais, là aussi, il est trop tôt pour savoir si cela se traduira dans les urnes. »
C. G.
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