Une politique urbaine inclusive

En matière d’espaces publics, les pratiques masculines restent la norme. Pourtant, les études montrent que les deux sexes utilisent différemment la ville. D’abord parce que les femmes conservent majoritairement la gestion des enfants, mais aussi parce qu’elles ont une stratégie d’évitement et s’arrêtent moins en rue. « Un premier axe de réflexion est la circulation, ce qui implique des trottoirs pour se déplacer en famille, des pistes cyclables adaptées…, énumère Jean-Didier Bergilez. L’occupation des lieux a aussi son importance. Je pense, entre autres, aux équipements de loisirs dédiés à des activités réputées masculines (basket, skate…), toujours plus nombreux. » Dans des espaces vastes, la femme aura tendance à tracer sans flâner ; elle se sentira plus rassurée si l’endroit est fragmenté par zones. Et l’architecte Apolline Vranken de relever un exemple bruxellois inspirant: « Au Mont des Arts, l’esplanade correspond à une utilisation masculine, mais les arcades, avec les vitres réfléchissantes à proximité, peuvent permettre à des groupes de danse de s’entraîner… »

Un troisième défi concerne la sécurité. « Il faut repenser l’aménagement, l’éclairage, etc., souligne la consultante. Un exemple: dans les plaines, les bancs sont souvent tournés vers les jeux, plaçant les mères dos au trottoir, en position insécurisante. Il faut donner la parole aux femmes. Elles ne défendront pas forcément mieux les enjeux d’une pratique féminine de la ville, mais cela multipliera les points de vue. On a la même réflexion par rapport aux figures de la colonisation et à la discrimination des afro-descendants. »

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