Une alternative au livret ?

Les comptes d’assurance ou assurances-vie du type branche 21 sont très appréciés des épargnants en quête de rendement garanti. Mais ces comptes peuvent-ils réellement concurrencer les livrets ?

Qui n’a jamais vu ou entendu une publicité pour des comptes d’assurance tels que le compte First d’Ethias, le Crest d’Axa ou encore l’Optima d’ING ? Nombre de banques et de compagnies d’assurances ont en vitrine ce type de produit. Le revenu de ces comptes serait supérieur à celui d’un livret d’épargne. Vrai ou faux ? Examinons d’abord les caractéristiques du compte d’assurance.

Flexible, oui.

A première vue, la similitude avec le livret d’épargne est grande. Un compte d’assurance est une formule d’épargne qui permet de procéder librement à des retraits et à des versements. Vous déterminez donc vous-même le montant versé et retiré, et le moment des versements et des retraits. La facette  » assurance  » se retrouve dans le fait que le titulaire de ce type de compte permet de désigner un bénéficiaire en cas de décès. Ceci signifie que vous pouvez, à l’avance, déterminer qui reçoit l’argent placé sur le compte si vous décédez pendant la durée du contrat. Ceci n’est pas possible avec un livret d’épargne. En cas de décès, les fonds sont partagés entre tous vos héritiers.

Mais attention…

Sur certains comptes d’assurance, vous êtes obligé de procéder à un versement initial minimal (par exemple 2 500 euros ou plus). Par ailleurs, le compte d’assurance est souvent assorti de frais : frais d’entrée, frais de gestion et frais de sortie. Ces coûts diffèrent d’un produit à l’autre mais affectent dans tous les cas le rendement du compte d’assurance. Ce n’est pas le cas du livret d’épargne. Informez-vous au préalable auprès de votre banque ou de votre compagnie d’assurances.

Quel revenu ? Sur un compte d’assurance, vous bénéficiez, comme pour un livret d’épargne, d’un rendement fixe. Légalement, il ne peut être supérieur à 3,75 % par an. Dans la pratique, les rendements sont cependant légèrement inférieurs à ce plafond. Ceci s’explique par la faiblesse historique des taux d’intérêt à long terme. Le détenteur d’un compte First d’Ethias, par exemple, perçoit actuellement 2,75 % par an, contre 2,50 % pour le compte Crest d’Axa. Attention, il s’agit là du rendement avant frais. Tenez par ailleurs compte du fait que ce taux d’intérêt est seulement applicable aux versements déjà effectués. Les rendements obtenus dans le passé ne constituent donc pas une garantie pour le futur. En sus de ce rendement garanti, le détenteur du compte peut percevoir un bonus, appelé participation bénéficiaire. Cette partie de la rémunération n’est cependant pas garantie et dépend des performances de la compagnie d’assurance ou de la banque. Le bonus est fixé en fin d’année. En 2004, par exemple, Ethias a octroyé un bonus annuel de 1,75 %, tandis qu’Axa a attribué à ses clients un bonus de 1 %.

Brut ou net ?

Aucun précompte mobilier n’est dû sur les revenus du compte d’assurance, pour autant que vous ne préleviez pas d’argent dans un délai de huit ans à compter de la date de souscription. Dans le cas contraire, le précompte mobilier s’élève à 15 %. Aucun impôt n’est redevable sur l’éventuel bonus.

En conclusion, investir dans un compte d’assurance au lieu de parquer son argent sur un livret d’épargne peut parfois comporter de mauvaises surprises. Imaginons que vous placiez de l’argent sur un compte d’assurance et que vous demandiez à effectuer un retrait. Avec un livret d’épargne, rien n’est plus simple. Vous ne payez aucun frais, le revenu est exonéré de précompte mobilier et votre argent vous est restitué immédiatement. Vous risquez juste de perdre la prime d’accroissement ou de fidélité, qui s’élève (généralement) à 0,50 % par an. Avec le compte d’assurance, il en va autrement. Sur un retrait, vous devrez vous acquitter de certains frais (par exemple 2,5 %), mais aussi d’un précompte mobilier de 15 % sur le revenu prélevé avant le délai de huit ans. Le compte d’assurance est donc un investissement à moyen et long terme (au moins huit ans compte tenu de la fiscalité) et ne constitue donc pas une alternative idéale au livret d’épargne.

Johan Steenackers

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