Un nom à retenir

Mathias De Clercq. Retenez ce nom, chers amis francophones. Cet homme est promis à jouer un rôle de tout premier plan sur notre échiquier politique national. Le jeune De Clercq, 27 ans à peine, a été catapulté, voici quelques jours, premier échevin de la fière cité de Gand. N’oublions pas que le nom  » De Clercq  » avait déjà gagné ses galons. En effet, Mathias est le petit-fils de Willy De Clercq, qui fut vice-Premier ministre, président du PVV (ancêtre de l’Open VLD) et commissaire européen. Mais il est avant tout le poulain de Guy Verhofstadt. L’ancien Premier ministre, ne demandant qu’à rempiler si l’occasion se présente, est fermement décidé à remettre son parti, l’Open VLD, sur les rails, après la bérézina que les siens ont connue aux dernières élections régionales flamandes. Le sommet du parti est en crise. C’est le moins qu’on puisse dire. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Patrick Dewael, soucieux de se mettre à l’abri des nombreux petits scandales où son nom est cité, s’est enfui dare-dare vers le perchoir de la Chambre des députés. Le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht a pris ses jambes à son cou pour aller faire son nid à la Commission européenne. Le président du parti Bart Somers, très affaibli par les secousses de l’affaire Vijnck, du nom de ce transfuge repenti de la Lijst Dedecker, a détalé comme un lapin pour chercher refuge et quiétude dans sa bonne ville de Malines. Et si cela ne suffisait pas, pour la première fois depuis 1999, le parti s’est retrouvé sur les bancs de l’opposition en Flandre. Entre-temps, Guy Verhofstadt, en personne, fait office de président par intérim de son parti ; il est donc indiscutablement l’homme fort des libéraux flamands. On ignore encore combien de temps  » Numero Uno  » tiendra les rênes au QG de la rue Melsens. Peut-être en saura-t-on davantage à la fin du mois. Mais une chose au moins est claire comme de l’eau de roche :  » Gust  » Verhofstadt s’active à mettre en orbite les hommes qui seront appelés à prendre la relève. Mathias De Clercq est l’un de ceux-là. Si cela ne tenait qu’au seul Verhofstadt, le jeune homme pourrait s’installer dans le fauteuil présidentiel. Le premier jalon du cursus honoris de Mathias est sa nomination comme premier échevin à Gand faisant de lui, de facto, le leader politique libéral de la ville d’Artevelde. Tant pis pour la personnalité locale sacrifiée sur l’autel de la stratégie politique, mais la volonté de Verhofstadt fait loi. En Flandre, cela ne fait plus de doute : depuis un quart de siècle déjà, Verhofstadt est le moteur des libéraux flamands. Il ne compte certes pas encore abandonner la partie. Mais il devient de plus en plus manifeste que l’homme qui, dans le passé, a porté ses condisciples au zénith de la gloire est en train de faire naufrage avec eux.

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PETER VANDERMEERSCH – Rédacteur en chef du Standaard

 » Numero Uno  » prépare la relève pourvu qu’il ne sombre pas avec son parti

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