Une " peau translucide " recouvrira le nouveau MAD, laissant apparaître formes et couleurs. © © Beguin-Massart

Un musée brut et translucide

En matière d’infrastructures culturelles, Liège a un dernier gros chantier à achever : celui du MADmusée qui abrite une collection exceptionnelle d’art brut contemporain.

Au cours des dernières années, la Cité ardente a investi de manière massive dans ses institutions culturelles  » en dur « , qu’il s’agisse du nouveau théâtre de Liège, de la rénovation de l’Opéra royal de Wallonie, de la Cité Miroir, du nouveau cinéma Sauvenière ou encore de la Boverie. Le chaînon manquant était sans aucun doute la rénovation du MAD, Musée d’art différencié émanant du Créahm, une association née à Liège à la fin des années 1970 avec pour vocation de permettre aux personnes handicapées mentales de développer leurs capacités artistiques.

 » La rénovation du MADmusée est en cours et elle est fondamentale car il s’agit d’une véritable originalité liégeoise : il n’y a pas beaucoup d’espaces comme ça au monde « , commente l’échevin de la culture et de l’urbanisme Jean-Pierre Hupkens (PS). Cette collection d’art brut contemporain compte en effet quelque 2 500 pièces signées d’artistes du monde entier. Se situant dans la lignée d’Art&Marges à Bruxelles et du musée Dr. Guislain à Gand, également dédiés à l’art  » outsider « , le MADmusée s’en distingue par une approche très esthétique – et non clinique – des oeuvres. A 100 % culturelle.

Un élément structurant et sécurisant

Installé dans le pavillon Trink Hall du parc d’Avroy, le MAD a subi, il y a neuf ans, d’importantes inondations dans les sous-sols qui abritaient ses collections permanentes. Rapidement, un projet de rénovation est mis sur la table : il est confié à l’atelier d’architectes Beguin-Massart avec, pour objectif, de renforcer l’identité et l’intégration du MAD au sein de l’offre muséale liégeoise. Mais, en mai 2015, alors que les travaux de démolition sont sur le point de commencer, le projet est suspendu suite à l' » indisponibilité  » des subsides promis par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Un an plus tard, Alda Greoli (CDH), qui a succédé à Joëlle Milquet (CDH) au poste de ministre de la Culture, annonce que la situation est enfin débloquée : la FWB interviendra bien à hauteur de 1,8 million d’euros, soit les deux tiers du budget nécessaire au chantier. Soulagement. Situé à proximité de la future ligne de tram, le MADmusée, à mi-chemin des Guillemins et de la Boverie, est en effet un enjeu culturel et urbanistique majeur.

 » L’enjeu est aussi de réhabiliter le parc d’Avroy autour. Il a été malmené, notamment par les couloirs de bus, mais c’est un lieu essentiel pour la ville, son espace vert le plus central « , précise Jean-Pierre Hupkens. La rénovation-extension du MAD permettra de passer d’une surface d’exposition de quelque 100 m2 à environ 500 m2. A l’extérieur, l’ancien bâtiment sera recouvert d’une enveloppe de polycarbonate, sorte de  » peau translucide  » qui laissera apparaître les formes et les couleurs. De nuit, ce théâtre d’ombres laissera place à un écran lumineux, sorte de lanterne géante qui devrait faire du nouveau MAD un élément structurant et sécurisant au coeur du parc.

Par Julie Luong

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