Un hôpital, une salle de spectacles, un centre sportif… Qui dit mieux ?

Ville ‘wallifornienne’ par excellence, Ottignies-Louvain-la-Neuve est le cour de cible de projets d’envergure. Parmi ceux-ci, le développement futur de l’espace ceint par la N4 et la E411. Chacun a sa petite idée sur la question pour valoriser au mieux ce foncier stratégique.

C’est un grand terrain de nulle part, avec de belles poignées d’argent.  » Un peu trivial, peut-être, de citer le déchirant  » Comme un Lego  » d’Alain Bashung au moment d’évoquer la très convoitée zone nichée entre la N4 et la E411. Pourtant, c’est bel et bien un grand terrain de nulle part, et qui pourrait assurément produire et coûter au passage de belles poignées d’argent.

Parmi les enjeux qui rythment l’avenir d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, voire de la province, cette terre a sa place sur le haut de la pile.  » C’est l’une des zones les plus attractives du pays « , renchérit le bourgmestre Ecolo Jean-Luc Roland.  » Elle fait fantasmer, parce qu’elle est très visible « , poursuit son échevin de l’Urbanisme, Cédric du Monceau (ICH).

Les deux hommes ne sont toutefois pas totalement sur la même longueur d’onde au sujet de l’avenir du site : si un nouvel hôpital, soutenu par le ministre André Antoine (CDH), est l’une des pistes qui semble faire consensus, Jean-Luc Roland verrait bien, en sus, une salle de spectacles de 10 000 places s’implanter dans ce périmètre, inscrit actuellement en zone industrielle au plan de secteur.  » Nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout « , sourit Cédric du Monceau.

 » Nous voulons en faire une zone d’activités mixtes, explique Jean-Luc Roland. Ça ne sert à rien de se presser, même s’il est dommage qu’à ce jour aucun projet ne permette une réalité construite « , lance Cédric du Monceau.

Du côté d’André Antoine, ministre régional du Développement territorial, on tient à remettre, dit-on, l’église au milieu du village :  » C’est moi qui suis l’auteur de la demande de modification au plan de secteur. Nous travaillons dessus depuis trois ans. Sur la zone, nous verrions bien des services ( NDLR: hospitaliers), un nouveau complexe sportif, des entreprises. Peut-être même des commerces, mais pas de logements, car il n’est pas des plus agréables d’habiter au c£ur d’un n£ud routier aussi important.  »

L’UCL étendue sur Chaumont-Gistoux ?

Restons d’ailleurs quelques instants à Namur, car André Antoine n’en a pas fini avec ses projets pour Louvain-la-Neuve. Avec, encore et toujours, cet axe N4-E411 en toile de fond d’ailleurs.  » C’est le Rubicon que certains esprits conservateurs craignent de traverser. Mais Louvain-la-Neuve est à l’étroit, ses coutures craquent : je prends donc très clairement position pour l’extension de l’UCL vers Chaumont-Gistoux. « 

En attendant, là où les coutures craquent, des développements bien plus concrets se mettent progressivement en place. Comme l’extension du parc Athéna : Jean-Luc Roland voudrait y  » obtenir des entreprises branchées dans la recherche et le développement « . Autre projet d’envergure : le  » Park and Ride  » prévu en bordure du quartier de La Baraque. L’idée, déjà ancienne de construire un parking de dissuasion souterrain (lié à l’arrivée du RER) pouvant accueillir 2 500 voitures aux niveaux -2 et -3. Et ajouter 900 emplacements au -1. Sur la dalle de surface, un tout nouveau quartier verrait le jour. L’UCL, propriétaire du terrain, devra désigner un promoteur pour réaliser le développement.

Louvain-la-Neuve, toujours elle, a décidément le vent en poupe : les projets s’enchaînent et l’engouement autour de la ville ne se dément pas. Tout baigne donc du côté de la cité universitaire. Enfin, presque tout. Les bisbrouilles entre le propriétaire du cinéma et l’UGC (on parle d’un loyer annuel de 1,4 million d’euros) continuent à priver la ville étudiante de la plus élémentaire salle obscure. Un comble.  » C’est l’une des deux taches de la ville « , reconnaît Jean-Luc Roland. L’autre ? Le développement de Wilhelm & Co  » Les Jardins de la Source « , qui connaît un fameux coup d’arrêt. Agacé de ne pas recevoir de permis pour ce projet résidentiel de 200 appartements, et frappé par la conjoncture économique défavorable, Peter Wilhelm a retiré sa demande de permis. Mais pour mieux la réintroduire :  » Nous allons le faire très prochainement. Mais vu le retournement de marché, nous optons pour une réalisation du projet en deux phases. Ce qui demande quelques modifications sur lesquelles planchent nos architectes « , explique Peter Wilhelm. Les préventes, elles, se poursuivent, et fonctionnent apparemment plutôt bien.  » On note un retour à l’investissement dans la brique « , se félicite le développeur.

G.V.

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