Un garage devenu palace

Un ancien garage de Boitsfort, à l’abandon depuis vingt ans. Huit mètres de large sur 40 mètres de long. Deux étages traversant tout un bloc de maisons. Deux entrées. Une partie professionnelle côté rue de la Cigale, une partie habitation privée côté rue de la Vénerie. Visite guidée.

Il y a deux ans, cet endroit de Watermael-Boitsfort était un véritable chancre urbain. Cela n’a cependant pas rebuté l’architecte Nicolas Gouygou (bureau Bang). Au contraire : un coup de foudre, un prix plus qu’attractif et l’envie d’investir 400 mètres d’espace habitable lui ont suffi pour se lancer dans l’aventure. En gros, il fallait tout refaire et l’option  » raser et reconstruire  » n’était pas à l’ordre du jour pour l’architecte s’il voulait pouvoir conserver toute la superficie existante.

Le toit de tôle a ainsi été remplacé par un toit en dur. Et afin de supporter ce poids supplémentaire, les poutrelles métalliques, gardées apparentes, ont été renforcées par une structure en bois dissimulée sous le plafond.

Les volumes ont également été remaniés. En façade avant se trouvent aujourd’hui un garage et un bureau d’appoint pour l’architecte. Ce n’est qu’après avoir passé ce premier sas qu’on pénètre dans l’habitation proprement dite : un immense espace en  » L  » ouvrant sur le salon et suivi par la salle à manger et la cuisine. Afin de rompre la monotonie de la ligne droite mais aussi pour laisser entrer la lumière du jour, la partie  » salle à manger – cuisine  » a été découpée dans le sens de la longueur. Aujourd’hui, l’espace  » repas  » fait face à une agréable terrasse située plein sud et inondant la pièce de lumière tout au long de la journée. A l’extrémité de ces lieux de vie débute le domaine des enfants : une salle de bains, une salle de jeu et deux chambres, munies chacune d’une mezzanine.

Les parents se sont quant à eux aménagé une spacieuse suite, un demi-étage plus bas : une chambre avec salle de bainset buanderie adjacente ainsi qu’une petite terrasse située en contrebas de la première. Enfin, l’étage inférieur héberge un atelier de sérigraphie pour la maîtresse de séant, un garage d’environ 250 mètres pouvant abriter 6 voitures et loué aux habitants du quartier, ainsi qu’une venelle avec accès sur la rue de la Vénerie.

Dans ce projet, la difficulté majeure était financière : rester dans un budget raisonnable malgré la superficie. Le mot d’ordre étant l’économie, Nicolas Gouygou a opté pour un sol en béton lissé dans le salon, la salle à manger et la cuisine et a préféré le schiste au carrelage dans les salles de bains. Mobiliers, décors, escaliers font preuve d’une simplicité chère à l’architecte. Une sobriété bienvenue qui permet à l’espace de respirer pleinement mais qui n’empêche pas le budget, pour l’ensemble de l’opération, d’avoisiner les 850 000 euros (prix de marché).

Jo Jacoby

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