Un chancre urbain rayé de la carte

Un immeuble comptant 108 appartements remplace désormais un chancre vieux de plus de trente ans dans le cour historique de la capitale. Des logements accessibles aux revenus moyens, financés grâce à un partenariat public-privé.

Un chancre. Impossible de qualifier autrement le terrain vague investi par les voitures qui défigurait le centre de Bruxelles depuis 1967, date de l’incendie de l’Innovation alors voisine ! Entre le City 2, le parking de l’Inno et la place des Martyrs se dresse désormais un ensemble de 108 logements moyens (voir ci-contre), financé par le biais d’un partenariat public-privé conclu entre la SDRB et le promoteur immobilier Burco. Un projet baptisé  » Le Marais « , par référence au quartier qui l’abrite.

 » Nous sommes fiers de ce projet, ose Thibaut Dumortier, managing director de Burco. Il permet de réintroduire des logements moyens dans le centre de Bruxelles. Sans le partenariat public-privé, nous n’aurions pas pu mettre ce projet sur le marché.  » Grâce aux subsides provenant de la SDRB, le partenaire public, les logements sont proposés au prix concurrentiel de 992 euros le mètre carré (hors TVA et frais). Comptez approximativement 135 000 euros pour un appartement de 100 mètres carrés.  » On se situe environ 20 % en dessous des prix du marché, commente Thibaut Dumortier. En trois jours, tout a été vendu.  » Vu la liste d’attente – les noms de 8 000 candidats y figurent – pour ce type de biens, rien d’étonnant…

Lancé en 2001, lorsque la SDRB rachète ce lopin de terre peu engageant à la Ville de Bruxelles, le projet a causé quelques problèmes urbanistiques, dus à la nécessité de modifier le plan particulier d’affection du sol (PPAS). Finalement délivré en 2005, le permis d’urbanisme autorise la construction de cet immeuble de 12 600 mètres carrés, qui présente des logements de toute taille. Du studio de 57 mètres carrés au duplex trois chambres de 178 mètres carrés, personne n’a été oublié. Entre 200 et 250 personnes investiront prochainement les lieux.

Les appartements, garnis de terrasses, convergent vers l’intérieur de l’îlot, où un jardin privatif de 736 mètres carrés a été aménagé. L’idée étant de lorgner le moins possible le parking de l’Inno, monstre de béton situé juste en face de l’immeuble.  » Nous avons des contacts avec la Région bruxelloise, confie Thibaut Dumortier. Le parking pourrait être verdurisé, ce qui améliorerait la vue. « 

Confié à l’architecte Jacques Baudon (bureau A+U), le projet  » Le Marais  » aura coûté 17 883 671 euros (terrain compris), dont 5 354 516 euros de subvention régionale. Le prix à payer pour se débarrasser d’un chancre urbain idéalement situé et de le convertir en un lieu d’habitation à un prix abordable.

Gilles Quoistiaux

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