Un capital eau à choyer

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Siège de deux institutions majeures liées à l’eau, Verviers joue également de cette image pour doper son potentiel touristique. Mais tout n’est évidemment pas si facile, en terres wallonnes…

Voici quelques semaines, notre dossier consacré à Namur nous avait mis la puce à l’oreille : inclure le mot  » capitale  » dans ses attributs a de quoi faire frétiller les villes wallonnes. On s’étonne à peine, dès lors, de voir Verviers afficher fièrement sur son site Internet la bannière :  » Verviers, capitale wallonne de l’eau « . Ainsi, comme une sorte de quart d’heure de gloire promis à tout le monde, chacun réclame une part de  » capitalité « . Mais derrière cet effet d’annonce, que trouve-t-on réellement ? Verviers serait-elle la Venise du Sud (du pays), sur sa Vesdre chérie ? Pas vraiment. Le titre de  » capitale de l’eau  » n’a rien d’officiel, c’est un label.  » Un label que l’on essaie d’exploiter d’un point de vue touristique. On l’a fait en créant une Maison de l’Eau, qui n’a pas eu de succès du tout. Par contre, notre circuit des fontaines – nous en comptons une dizaine – fonctionne bien mieux : avec la rénovation d’un patrimoine de qualité, ce circuit représente l’un de nos deux grands attraits touristiques « , plaide le mayeur Claude Desama.

Ce label de  » capitale de l’eau  » ne repose évidemment pas que sur une poignée de fontaines. Verviers accueille également une série d’institutions régionales liées à l’or bleu. Le passé lainier de la ville, fierté locale, promettait Verviers à ce destin : une laine de qualité passait forcément par une eau saine et propre. Et donc par des réseaux de distribution adaptés. A quelques kilomètres de la cité, le fameux barrage de la Gileppe doit ainsi sa genèse aux revendications des lainiers verviétois.  » Verviers fut l’une des premières villes à disposer d’un véritable réseau d’eau domestique et industrielle « , insiste le bourgmestre Claude Desama. A Pepinster, l’une des communes voisines, on retrouve par ailleurs l’une des plus grandes stations wallonnes d’épuration des eaux usées.

La SPGE toujours en attente

Du côté de la rue du Limbourg, petit zoning pourrait devenir grand : le Polygone de l’eau et services de documentation, d’information et d’animation, est amené, dans les trois ans, à devenir une véritable technopole où les entreprises et les bureaux d’études liés à l’eau devraient pouvoir s’implanter. Notamment grâce à des fonds européens. Cet aspect  » développement économique  » répond à la présence, sur le sol verviétois, du siège d’institutions comme la SWE (Société wallonne des eaux, 250 emplois) ou la SPGE (Société publique de la gestion de l’eau). Cette dernière, malheureusement, attend depuis 1999 que ses fonctionnaires, toujours actifs à Namur, soient transférés à Verviers… La faute, entre autres, à un bâtiment récalcitrant. Mais pas seulement…  » Au départ, les dirigeants de la SPGE n’étaient pas chauds à l’idée de venir à Verviers, parce que tout le monde a curieusement l’impression que Verviers… c’est loin ! Il y a eu clairement un manque de volonté d’avancer, situation qui s’est améliorée avec l’arrivée du nouveau président Jean-Luc Martin qui a dit : « C’est Verviers, ainsi soit-il » « , poursuit le bourgmestre. L’installation définitive de la SPGE dépend du désamiantage du bâtiment qu’elle s’est offert rue des Ecoles : le chantier devrait enfin démarrer, permettant par la suite à la Région de plancher sur le certificat de patrimoine indispensable à la rénovation d’un édifice… surplombé d’une superbe verrière classée.  » Vous n’imaginez pas les lourdeurs administratives par lesquelles un tel chantier doit passer « , regrette Claude Desama. Echéances prévues pour finaliser le dossier : premier semestre 2013…

GUY VERSTRAETEN

SON passé lainier promettait LA VILLE à ce destin

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