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Un Belgo-Rwandais face à ses juges

Plus de cinq mois après son ex­filtration depuis Dubaï (Le Vif du 24 septembre 2020), le Belgo-Rwandais Paul Rusesabagina, 67 ans, comparaîtra le 17 février devant ses juges au Rwanda. Considéré depuis 1994 comme un héros pour avoir sauvé plus de 1 200 Tutsis durant le génocide, l’ancien directeur de l’hôtel Mille Collines de Kigali, devenu un farouche opposant au président Paul Kagame, est accusé d’activités terroristes et de financement d’une rébellion. Un dossier monté avec l’aide… de la Belgique. La diplomatie belge montre d’ailleurs peu d’entrain à réclamer la libération de « M. Paul », malgré l’illégalité apparente de son arrestation: à Dubaï, il aurait été piégé par une fausse invitation et serait monté dans un avion privé sans réaliser qu’il mettait le cap sur Kigali, et non Bujumbura comme il pensait. « La Belgique s’évertue à parler de mon père comme d’un « cas consulaire » alors qu’il est prisonnier politique », s’indigne Carine, sa fille adoptive, qui s’inquiète en outre de son état de santé: « Papa n’a pas accès à ses médicaments, contrairement à ce que Sophie Wilmès (NDLR: ministre des Affaires étrangères) a déclaré au Parlement. » La famille vient seulement de recevoir, et pour la première fois, une invitation à un entretien, non pas avec la ministre, mais avec son directeur de cabinet. Cette distance contraste avec les Etats-Unis, où l’homologue de Sophie Wilmès, Antony Blinken, à peine entré en fonction, a déjà pris le temps d’organiser une rencontre par vidéoconférence avec des familles d’Américains « détenus illégalement », dont celle de Paul Rusesabagina. « Alors que mon père n’est que résident américain, il n’en a même pas la nationalité. »

F. J. O.

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