Twitter  » Kestufais ? « 

Après Facebook, un autre site communautaire séduit la planète Internet. Mais à quoi sert Twitter ? A savoir ce que fabriquent les potes, à être informé d’événements en direct, à faire de la pub. Et ce n’est qu’un début.

Ça gazouille de plus en plus sur la Toile. Les tweets (gazouillis, en anglais) pullulent, comme des SMS dans les airs, entre les désormais 6 millions d’utilisateurs du nouveau réseau social phénomène. Le slogan de Twitter – c’est le nom du site – se résume à une question :  » What are you doing ? « . Le principe : échanger des mini-messages en temps réel qui ne dépassent pas 140 caractères. L’utilisation est simplissime. Une fois inscrit, l’internaute sélectionne les membres dont il veut suivre les gazouillis. Il peut lire ou rédiger des messages soit directement sur le site Twitter, soit sur une messagerie instantanée, soit sur un téléphone portable. Un peu à la manière d’un blog miniature. Les spécialistes parlent d’ailleurs de micro-blogging.

Ces tweets permettent d’apprendre sans délai que Pierre-Paul a renversé sa canette de Coca sur son bureau à 16 h 08 en jurant comme un cochon ou que Ginette retournera chez son nouveau coiffeur dont elle est ravie. Futile ? Oui. Mais, au-delà de cette palabre planétaire, on peut également suivre l’actualité en direct. En effet, de plus en plus de médias sérieux (CNN, BBC World, The New York Times, Rue89, Le Soir, la RTBFà) s’emparent de Twitter pour y poster de courtes nouvelles ou un titre d’article, avec un lien Internet qui permet d’accéder à leurs pages Web officielles. Le service évolue sans cesse, un peu comme Facebook à ses débuts.

Les politiques commencent aussi à comprendre l’intérêt du site. Barack Obama y a fait campagne, l’année dernière. En Belgique, on y trouve, entre autres, Jean-Michel Javaux (Ecolo), toujours à l’heure du numérique, et André Antoine (CDH) annonçant qu’il sera  » l’invité de Bel-RTL Matin à 7 h 50 demain ! « . Comme sur Facebook, les faux profils ou fakes sont légion, ici aussi : Albert II  » twitte  » sur Paola,  » Joelle du CDH  » demande des pastilles pour la gorge et Herman Van Rompuy répand des tweets bilingues comme  » Ik voel mezelf soudainement plein de confiance « . Autre acteur de plus en plus intéressé par Twitter : les sociétés commerciales. Celles-ci peuvent y diffuser des offres avec des liens URL qui dirigent l’internaute vers leur site. L’informaticien Dell a été le premier à inscrire un profil sur Twitter, en mars 2007. La société de vente par correspondance La Redoute y sévit également.

Il n’est pas évident de se retrouver dans ce brouhaha oiseux. Aussi les sites qui aident à faire le tri pour repérer ce qui en vaut la peine se multiplient (tweetscan.com, justtweetit.com, twitterio.fr, mrtweet.net, twitterel.com, etc.). Le jeu se complique un peu. Mais Twitter, créé au printemps 2006 par une start-up californienne, n’en est qu’à la puberté. Pour le moment, le site ne se décline qu’en anglais et enà japonais, les Nippons étant très nombreux à  » twitter « . Si la success-story continue, il devrait acquérir une plus grande souplesse. Aujourd’hui, ses utilisateurs sont encore peu nombreux par rapport aux 150 millions de facebookers. Entre 5 000 et 10 000 nouveaux comptes sont tout de même ouverts chaque jour. C’est énorme.

Reste pour Twitter, qui est gratuit et n’ accepte pas de publicité, à trouver son modèle économique. Les actionnaires y réfléchissent. Ils ont refusé une offre alléchante de Facebook, ce qui montre que le nouveau site suscite bien des convoitises. Quitte à bousculer l’esprit libertaire qui règne sur le Net, Twitter devra aussi s’autoréguler, car les dérives de l’instantanéité sont nombreuses. Et les imposteurs qui s’amusent à détourner les profils de twitters célèbres, comme Obama ou Britney Spears, pour y poster des messages injurieux, s’en donnent à c£ur joie.

http://twitter.com

Thierry Denoël

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