Trois femmes et un héros

Longtemps, Mandela a tout sacrifié à la cause, y compris sa vie privée. Ses deux premières épouses n’ont guère connu que le militant et légendaire prisonnier. Avant que ce romantique impénitent ne découvre, à près de 80 ans, le vrai bonheur… Ancien journaliste à L’Express, Alain Louyot raconte (*).

Après neuf mille huit cent cinquante-cinq jours à l’ombre, il rêvait d’un soleil qui lui réchaufferait le coeur pour la fin de sa vie. Au terme de vingt-sept ans de détention, le plus vieux prisonnier politique du monde, le héros mythique de la lutte contre le régime de l’apartheid, l’a enfin trouvé. Quelques années après sa libération et son investiture comme président de la République d’Afrique du Sud, Nelson Mandela, ce romantique impénitent, cet amoureux des femmes, ce séducteur dont le charme trouble aussi bien les noires Xhosas que les blondes Afrikaners, épousait, à l’occasion de son 80e anniversaire, Graça Machel, de vingt-huit ans sa cadette. Emu comme un collégien, le Prix Nobel de la paix rescapé du terrible bagne de Robben Island, où il cassait des cailloux, choisissait, radieux, le 18 juillet 1998, une prison d’amour à perpétuité, avec pour douce geôlière la veuve du président mozambicain Samora Machel.

 » Je me sens sur un petit nuage. Bien sûr, je ne suis plus aussi vigoureux qu’un jeune homme, mais je me sens très bien « , chuchote alors à ses intimes le père de la nation arc-en-ciel. Ce bonheur tardif, cette sérénité dans sa vie privée à l’heure de la retraite en ce printemps 1999, celui que ses compatriotes appellent avec respect  » Madiba  » (le vieil homme, en xhosa) les a autant mérités que sa fantastique victoire contre la ségrégation raciale. Car, sentimentalement aussi, tout avait fort mal commencé.  » Je suis né à Umtata, Transkei, le 18 juillet 1918. Mon père, Chief Henry, était polygame et avait quatre femmes. Ni lui ni ma mère ne sont jamais allés à l’école…  » Ainsi se présente, en 1964, Nelson Mandela lorsqu’il comparaît, pour la dernière fois avant son incarcération, devant la Cour suprême d’Afrique du Sud, à Pretoria. C’est un enfant pauvre, mais déjà d’une grande noblesse. Il appartient à la famille royale du peuple thembu. De ses origines en quelque sorte aristocratiques ce petit garçon, qui commença son existence dans une modeste hutte ronde au toit de roseaux tressés, hérite d’une aisance naturelle, d’une  » classe  » qui impressionnera tous ceux et celles appelés à le rencontrer. Ainsi, lorsque, à 7 ans, il se rend pour la première fois à l’école, c’est la tête haute qu’il se présente devant son institutrice, Miss Mdingane, malgré la pauvreté de ses habits. Faute d’argent pour acheter des vêtements neufs, son père avait coupé grossièrement les deux jambes d’un de ses vieux pantalons afin d’improviser la culotte anglaise indispensable à la rentrée des classes.  » Mon père prit ensuite un morceau de ficelle pour resserrer cette culotte à la taille beaucoup trop ample pour moi. Je devais avoir l’air ridicule dans cet accoutrement, mais j’étais néanmoins très fier « , écrira Mandela dans ses Mémoires. Le prénom de Nelson – celui de sa naissance est Rolihlahla – lui a été donné, selon la tradition de l’éducation britannique en vigueur alors en Afrique du Sud, par Miss Mdingane. Première femme de la vie de Mandela, hormis sa mère, l’institutrice aurait-elle déjà été séduite par l’aplomb de ce petit homme au point de choisir pour lui le nom du prestigieux amiral de la flotte britannique, lord Nelson ? Ce qui est sûr, c’est que le jeune Mandela, à l’instar de l’intrépide amiral, n’a déjà pas froid aux yeux.  » Je garde de mon enfance dans le Transkei les souvenirs et les rêves les plus agréables « , écrit-il en février 1985 dans une lettre envoyée de sa prison. Il y précise :  » Je chassais, je volais des épis de maïs, et j’ai appris à courtiser les filles.  »

Hélas, cette insouciance sera de courte durée. Car après ses études à l’université pour Noirs de Fort Hare, où plus d’une étudiante observe du coin de l’oeil ce jeune homme athlétique et travailleur, voilà que son tuteur veut l’obliger à se marier. C’est que le chef suzerain de la tribu des Thembus, qui veille à son éducation depuis la mort de son père, est très mécontent de Nelson. Pour avoir participé à une grève en 1941, ce dernier a été renvoyé chez lui. Il s’agissait pour le futur  » tombeur  » de l’apartheid de défendre une employée noire de l’université frappée, à coups de poing et de pied, par un intendant blanc.  » Mon tuteur considéra qu’il était temps que je me marie, écrira Mandela dans son autobiographie. […] Ce n’était pas un démocrate et il ne jugea pas utile de me consulter à propos de ma femme. Il choisit une fille, grosse et digne, il paya la lobola, la dot, et on prit des dispositions pour le mariage. Je me suis enfui à Johannesburg.  »

Voilà donc notre fugueur s’installant, pour ne pas épouser celle qu’on veut lui imposer, dans la township d’Alexandra située au nord-est de la grande cité commerciale d’Afrique du Sud. C’est là qu’il fait la connaissance d’une jeune élève infirmière du General Hospital. Originaire elle aussi du Transkei, elle s’appelle Albertina Totiwe. Son coeur est pris puisqu’elle a pour fiancé un certain Walter Sisulu qui sera, plus tard, un des plus proches compagnons de lutte de Mandela. Mais Albertina est en quelque sorte la marraine, l’ange protecteur de Nelson, qui bientôt habite chez le jeune couple Sisulu. Il y rencontre, en 1942, Evelyn Ntoko Mase. Elle deviendra sa première épouse. C’est une jolie jeune fille, au visage ouvert et aux traits fins. Elle est élégante et discrète,  » presque timide « , précise Jean Guiloineau dans son excellente biographie de Nelson Mandela (Plon et Petite Bibliothèque Payot). Pour Evelyn, c’est le coup de foudre :  » Je l’ai aimé dès que je l’ai vu « , confie-t-elle quarante ans plus tard. Ils se marient au printemps 1944 et s’installent modestement à Orlando.  » Tous ceux que nous connaissions nous disaient que nous formions un beau couple « , se souvient Evelyn.

Leurs trois premières années de mariage sont heureuses quoique nullement insouciantes. Accaparé par son militantisme politique, Nelson ne travaille qu’à mi-temps, voire à quart de temps, dans un cabinet d’avocats où il défend gratuitement ses frères opprimés par le système dit du  » développement séparé « . Le jeune couple vit donc essentiellement sur le maigre salaire d’infirmière d’Evelyn. Et c’est chez Kate, la soeur de cette dernière, elle-même mariée et mère de deux enfants, qu’ils s’entassent à six dans un trois-pièces. Bientôt ils seront sept : en 1945, Nelson et Evelyn ont leur premier enfant. C’est un fils qu’ils prénomment Thembi, en référence au peuple thembu. En 1946, ils se voient attribuer une maisonnette portant le numéro 8115 à Orlando West. C’est là que naîtra un an plus tard leur petite fille Makaziwe. Hélas, de constitution très fragile, elle mourra à l’âge de 9 mois. Cette terrible épreuve aurait pu resserrer le couple si Nelson ne s’était pas, au même moment, investi plus encore dans la lutte contre l’apartheid. Avec l’énergie du désespoir. Il est vrai que la situation des  » non-Blancs  » ne cessait d’empirer. 1948, c’est l’année de la mort de la petite Makaziwe, mais c’est aussi celle de la victoire électorale du National Party cher aux Afrikaners de droite, zélateurs de la ségrégation raciale. […]

Sa femme en vient à souhaiter les peines d’assignation à résidence

Evelyn, éperdument amoureuse de ce mari courant d’air, en vient même à souhaiter, comme elle l’avouera plus tard, les peines d’assignation à résidence fréquemment prononcées contre Nelson ! Pourtant, ces séjours forcés au domicile conjugal ne suffiront pas à sauver le couple, qui aura une autre petite fille en 1953. Depuis quelque temps, Evelyn, qui s’était installée à Durban pour faire, en complément de sa formation d’infirmière, des études de sage-femme, avait des doutes sur la fidélité de son mari toujours absent. Il est vrai qu’autour de ce leader brillant, courageux et séducteur, les groupies ne manquaient pas ! Jusqu’au jour où Evelyn apprend, en 1955, que son mari avait pour maîtresse l’une des responsables de l’ANC (African National Congress). Leurs relations se détériorent puis s’enveniment lorsque Evelyn découvre, un peu plus tard, une nouvelle liaison à son époux : une autre militante de l’ANC ! Pendant quelques mois, ils tenteront encore de cohabiter dans leur petite maison de deux pièces d’Orlando, Nelson dormant dans la salle de séjour, Evelyn dans la chambre à coucher. Ultime et vaine tentative car le divorce est prononcé en 1956 au terme de douze ans de vie peu commune.

 » Nelson n’a jamais cherché à me revoir après sa sortie de prison « , dira bien plus tard, à 74 ans, Evelyn, alors qu’on s’étonnait qu’elle ne fût pas invitée le jour de l’investiture présidentielle de son ex-mari. Et d’ajouter sans la moindre rancune :  » Je n’ai d’ailleurs jamais tenté pour ma part de le rencontrer à nouveau. C’est mieux ainsi. Je suis, malgré tout, heureuse de ce qui lui arrive. Il a consenti tant de sacrifices pour son peuple.  » Pas un mot sévère à l’égard d’un homme que, manifestement, elle admire toujours. Pas un sarcasme, de la part de cette digne épouse répudiée, contre celle qui lui a jadis volé son mari, une certaine Winnie…

 » J’ai vu Nelson Mandela pour la première fois au tribunal régional de Johannesburg. Il représentait un de mes collègues qui avait été agressé par la police. J’ai vu un homme très grand, imposant, plutôt intimidant d’aspect « , raconte dans son autobiographie (Une part de mon âme, Seuil, 1986) celle qui deviendra, pendant trente-huit ans, la deuxième Mme Mandela. La date de cette première rencontre furtive dans une salle de tribunal où Nelson n’était pas encore au banc des accusés reste imprécise. Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle ne peut être qu’antérieure à 1956 puisque le 5 décembre de cette année-là, le leader noir était arrêté pour haute trahison. Toujours est-il qu’entre celui-ci et Winnie c’est le coup de foudre.  » Peu après, Nelson m’a téléphoné. Il m’a invitée à déjeuner dans un restaurant indien. […] Le chemin que nous suivions pour regagner la voiture était caillouteux et la bride d’une de mes sandales s’est cassée.  » Alors, pour empêcher Winnie de se blesser en marchant pieds nus, Nelson lui tend la main amoureusement. Avant de l’embrasser.

Nelson Mandela ne garde pas tout à fait les mêmes souvenirs de l’époque de ces premiers pas avec Winnie. Dans son autobiographie (Un long chemin vers la liberté), il rend hommage à sa première épouse, Evelyn,  » charmante, forte et fidèle, une excellente mère « , mais explique qu’elle ne supportait plus son engagement politique et lui avait posé un ultimatum : choisir entre elle et l’ANC. Bref, Evelyn et lui avaient des  » différences inconciliables « . C’est dans ce contexte d’une rupture programmée et douloureuse que, selon sa propre version de leur première rencontre, il aperçoit un jour  » du coin de l’oeil une très jolie jeune femme  » qui attendait à un arrêt de bus devant le Baragwanath Hospital, proche de Johannesburg.  » J’ai tourné la tête pour mieux la voir, mais la voiture dans laquelle je me trouvais allait trop vite. J’ai gardé l’image de cette femme. J’ai même pensé à faire demi-tour pour l’emmener dans l’autre direction… « , confie Nelson. Puis il la retrouve par hasard à l’occasion d’un procès et s’avoue  » bouleversé par sa présence « . Ensuite, c’est le déjeuner dans le restaurant indien évoqué par Winnie,  » un des rares endroits où l’on servait les Africains  » au temps de l’apartheid.  » Winnie était éblouissante, et le simple fait qu’elle n’avait jamais mangé de curry jusque-là et qu’elle ne cessait de boire des verres d’eau ne faisait qu’ajouter à son charme. […] A ce moment-là, j’ai su que je voulais l’épouser – et je le lui ai dit.  »

Voilà donc Nelson amoureux et décidé à se remarier au plus vite. Il demande alors le divorce à Evelyn. Eprouvante période, d’autant que leurs deux fils et leur petite fille vivent mal la séparation de leurs parents.  » C’était très douloureux « , écrira-t-il. En outre, Nelson Mandela, qui est accusé de haute trahison et de conspiration à l’échelon national pour oser défier le régime de l’apartheid, risque la prison à vie et n’est pas libre de se déplacer dans le pays.

Winnie, dont le nom de jeune fille – Nomzamo – signifie  » celle qui surmonte les épreuves « , est, comme Nelson, un personnage ambitieux et pugnace. Comme lui, elle s’est enfuie alors qu’à peine sortie de l’adolescence ses parents voulaient lui imposer un mariage tribal arrangé. Née en 1936, c’est-à-dire de dix-huit ans sa cadette, elle est âgée de 20 ans à peine lorsqu’elle rencontre cet homme qui était déjà une  » légende vivante  » dans la communauté – non blanche – d’Afrique du Sud. Militante anti apartheid, elle aussi, Winnie fut la première femme noire à décrocher dans son pays un diplôme d’assistante sociale. D’emblée, la future Mme Mandela sait que, si elle partage un jour la vie de cet homme hors du commun et dont elle est follement éprise, elle devra se sacrifier pour la cause. Ainsi, en raison du bannissement de Nelson, Winnie verra sa cérémonie de mariage écourtée car il lui fallait retourner au plus vite à Johannesburg.  » Ce fut un avant-goût de notre vie future « , se souvient-elle. Et d’ajouter :  » Nous ne l’avions jamais physiquement auprès de nous […]. En l’épousant, j’épousais la lutte, la libération de mon peuple.  » Impressionnante lucidité. Car, pendant vingt-sept ans, Winnie ne verra plus son mari que derrière les barreaux. […]

Winnie et Nelson ont-ils seulement eu le temps d’apprendre à se connaître ? On peut en douter car le couple n’a vécu ensemble que deux années, entrecoupées de périodes de détention. Ils se dépêcheront d’avoir deux filles. L’une d’elles naîtra entre deux convocations de son papa au tribunal de Pretoria. Prévoyant, Nelson insistera pendant ces derniers moments de liberté pour que Winnie passe son permis de conduire, ce qui était alors très rare pour une femme africaine. A cette occasion, ils se disputeront même gentiment lorsqu’il voudra donner beaucoup trop de conseils à sa fière et jeune épouse sur l’art de changer de vitesse. Au point qu’il devra ce jour-là rentrer chez lui à pied !

La séparation, les lettres, les trop rares et éphémères visites au parloir de la prison : impossible à vivre au quotidien, leur amour va désormais s’idéaliser.  » Si j’avais eu un peu plus de temps pour le connaître, je lui aurais peut-être trouvé tout un tas de défauts « , remarquera plus tard Winnie. Cette relation, qui se révélera désastreuse lors de la libération du plus vieux prisonnier politique du monde, apparaîtra en tout cas longtemps idyllique de part et d’autre des barreaux. Winnie, auréolée par la gloire de son mari incarcéré pour la cause, devient ainsi une héroïne pour la communauté noire sud-africaine qui l’élève au rang de  » mère de la nation « . […]

La désillusion de Nelson sera à la hauteur de l’amour et de l’estime qu’il portait à Winnie. Certes, le courage de cette dernière n’est pas mis en cause et il lui en aura fallu beaucoup pour supporter, tout au long de la détention de son mari, les incessantes tracasseries et humiliations policières : arrestations, surveillance constante, restrictions dans ses déplacements, interdiction de rencontrer des journalistes, etc. Si l’étoile de la  » femme du chef  » pâlit, à commencer aux yeux de Nelson lui-même, c’est que l’écho de ses frasques, de ses excès, résonne jusqu’au fond des cellules de Robben Island. Intouchable hier encore, voici Winnie de plus en plus critiquée, y compris au sein de l’ANC, en raison de sa fâcheuse tendance au népotisme et à l’enrichissement personnel. Son impopularité atteint même des sommets après la révélation du meurtre du jeune Stompie Mokhetsi. Ce garçon de 14 ans, membre du Mandela United Football Club, aurait été battu à mort par les gardes du corps de Winnie et sur son ordre.

 » Libérez Mandela ! Pendez Winnie !  » pouvait-on lire à la fin des années 1980 sur les murs de Soweto. Le 11 février 1990, Nelson recouvrait enfin la liberté, acclamé, adulé par tout un peuple. Quant à la  » mère de la nation  » conspuée de toutes parts, elle obtenait de justesse, en mai 1991, sa liberté sous caution en faisant appel d’un jugement la condamnant à six ans de prison pour complicité de meurtre, séquestration et sévices… Nelson, en découvrant les turpitudes de son épouse, qu’il avait tant idéalisée du fond de la geôle, est effondré. D’autant qu’il a également découvert qu’elle le trompait allègrement dans les dernières années de sa détention. […]

Dans le hall de l’aéroport de Maputo, une femme rayonnante

Cette infinie tendresse, ce grand amour tant idéalisé et rêvé, Nelson le rencontre pourtant au soir de sa vie. Tel ce rayon de soleil dont il guettait la venue à travers les barreaux de sa cellule, ce radieux cadeau du ciel lui parviendra d’un pays voisin que, jadis, les riches Afrikaners regardaient comme un paradis. A l’époque de leurs somptueuses villégiatures au Mozambique, dans sa capitale qui s’appelait encore Lourenço Marques. Depuis, une interminable et impitoyable guerre civile a ravagé l’ancienne colonie portugaise et les belles demeures blanches de la capitale, devenue Maputo, ont été grêlées par la mitraille. C’est dans ce paradis perdu, où ses compatriotes disent qu’elle  » resplendit comme une fleur « , que Graça a subjugué Nelson. Peu après sa sortie de prison, il s’était rendu au Mozambique pour assurer la first lady de ce pays, veuve du président Samora Machel – mort en 1986 dans un mystérieux accident d’avion -, de son soutien moral.  » Je voulais voir ses pieds toucher le sol mozambicain « , dira-t-elle en accueillant ce mythe vivant à l’aéroport de Maputo en 1990. Mandela confiera un jour à ses amis que c’était là, dans le hall d’arrivée, qu’il avait compris que cette femme rayonnante était celle de sa vie.

Occupant un rôle de premier plan sur la scène politique de son pays, Graça Machel s’efforça d’abord, comme Nelson Mandela, de garder secrète cette idylle. Mais, très vite, tant de bonheur devenait impossible à cacher. […] Il était temps d’officialiser. Ce fut chose faite le jour où le vieil homme amoureux fêtait ses 80 ans. Pour célébrer à la fois cette union et cet anniversaire, Michael Jackson, Stevie Wonder, Nina Simone, Naomi Campbell et des centaines d’autres prestigieux invités ont accouru des quatre coins du monde. Témoins de leur bonheur, tous ces hôtes ne doutaient pas un seul instant que la prochaine retraite de Nelson serait une longue lune de miel. Madiba, l’amoureux des femmes, voyait en tout cas déjà bien plus loin. Sachant qu’un jour Graça le rejoindrait là-haut, il confiait qu’à l’heure du grand voyage dans l’éternité il partirait enfin serein,  » le sourire aux lèvres « .

* Le Secret des dieux. La vie privée des grands de ce monde (L’Express-Le Pré aux Clercs).

A. L.

Ayant fui un mariage arrangé, il s’installe à Johannesburg et fait la rencontre du couple Sisulu

Winnie fut la première femme noire à décrocher, dans son pays, un diplôme d’assistante sociale

La relation avec Winnie, idyllique de part et d’autre des barreaux, se révélera désastreuse

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