Trisha Brown va laisser un héritage de liberté et de rigueur sur la danse contemporaine. © Lourdes Delgado

trisha sans tricher

Parmi les images les plus fortes qui resteront dans l’histoire de la danse figurent sans aucun doute celles des performances qu’elle a orchestrées dans l’espace public, et notamment sa mythique Roof Piece (1971), où quinze danseurs vêtus de rouge, perchés sur les toits d’immeubles de Manhattan parmi les cheminées et les citernes d’eau, s’envoyaient des phrases chorégraphiques s’enrichissant mutuellement. Mais Trisha Brown, disparue le 17 mars à 80 ans, représente bien plus que la sortie fulgurante de la danse hors des salles de spectacle. Pionnière de la Postmodern dance avec ses collègues du Judson Dance Theater au début des années 60 à New York, elle a poussé à l’extrême les recherches sur les  » accumulations  » de mouvements – comme Arman l’a fait avec les objets en sculpture -, a multiplié les collaborations fructueuses avec des plasticiens (Set and Reset, 1982, avec Robert Rauschenberg, sur la musique de Laurie Anderson, Newark, en 1987, avec Donald Judd) et a signé quelques-unes des plus belles réussites de l’opéra mis en danse, dont L’Orfeo de Monteverdi, créé en mai 1998 à la Monnaie à Bruxelles sous la direction du chef gantois René Jacobs. Sa quête de liberté et sa rigueur ont marqué plusieurs générations de chorégraphes, jusqu’à aujourd’hui et certainement pour plusieurs décennies encore.

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