Tout sauf  » morne plaine « 

Un plan de mobilité tout neuf qui démarre, des projets de logement qui poussent, Waterloo réagit enfin vigoureusement à son activité grandissante. La cité du Lion s’inscrit en faux contre les célèbres mots de Victor Hugo.

Sept heures, chaussée de Bruxelles, Waterloo se réveille et ses habitants animent rapidement la ville. Et pour cause… avec ses 29 314 habitants sur 22 000 hectares, la commune a la plus forte densité de population du Brabant wallon. Elle est d’ailleurs presque totalement inscrite en zone rouge sur le plan de secteur, c’est-à-dire en zone vouée à l’habitat.  » Waterloo a gagné 4 000 habitants sur ce dernier quart de siècle. Nous pourrons éventuellement aller jusqu’à 30 000. « 

Le bourgmestre Serge Kubla (MR), fort d’une casquette maïorale de 25 ans, considère ce facteur comme un atout pour sa commune. Mais il reste vigilant.  » La limite est quasi atteinte. Il faut donc gérer au mieux la situation existante et mettre en place sans tarder des infrastructures adaptées à cette densité de population.  » La majeure partie du logement de la commune se composait jusqu’il y a peu de villas 4 façades. Une des réponses du collège échevinal est donc de proposer plus d’appartements dans la zone de bâti existante.  » Ainsi, on crée une plus grande convivialité, on rentabilise mieux nos services et commerces, et on élargit notre accessibilité de logements aux plus jeunes et plus âgés.  » Concrètement, la ville s’est aujourd’hui lancée dans un important projet de dix nouveaux logements de type moyen, approuvé par le plan 2007-2008 de la Région wallonne. Ils se répartissent sur deux sites au centre de Waterloo. Le premier : 3 appartements sociaux implantés chaussée de Bruxelles dans un bâtiment voisin de la Maison de l’emploi. Au rez-de-chaussée se trouveront les bureaux du service communal du logement. Le second site proposera 7 habitations dans un lotissement à proximité du CPAS. Cet ensemble de maisons se voudra  » à caractère intergénérationnel  » pour accueillir soit des familles, soit des personnes âgées. Le maître de l’ouvrage est le HSRP, les Habitations sociales du Roman Païs. Il gère ce dossier en partenariat avec la commune et le CPAS. Egalement dans les starting blocks, le dossier de l’ancienne gendarmerie. Le bâtiment a pour but d’être démoli pour y reconstruire un immeuble à appartements pour de l’habitat modéré, toujours en collaboration avec le Roman Païs. Ce projet fera partie du plan communal de logement 2009-2010.

 » La plus mobilisée « 

La commune ne va donc pas fonctionner selon un schéma de structure urbain, mais a choisi d’aller dans le sens de la mobilité. Le bourgmestre précise :  » Nous sommes la commune la plus mobilisée du Brabant wallon…0,7 voiture par habitant, soit plus de 20 000 véhicules internes… sans compter le flux de transit.  » Il y avait effectivement de quoi se pencher sérieusement sur la question. Le plan de mobilité de Waterloo a été accepté le 11 mars, à l’unanimité, par le conseil communal. L’opposition a donné son accord mais reste vigilante, car elle émet un doute quant à la faisabilité de certains points. Première action : la poursuite du réseau des pistes cyclables. Un budget vient d’être octroyé à cet effet. Avec cette première orientation vers les  » modes doux « , la ville confirme son objectif principal de  » décongestion du centre « . En quelques mots, voici les autres pistes du rapport de mobilité : mettre la N5 sur deux bandes, en créant des filtres aux entrées de la commune. La chaussée de Bruxelles serait donc rétrécie depuis l’entrée de Rhode-Saint-Genèse. Un site propre bus/vélo serait créé ainsi qu’une berme centrale pour les services de secours. Au centre, deux parkings d’une capacité de 800 places situés à l’arrière des galeries Wellington et en dessous du terrain du rugby. Ils sont prévus payants mais le bourgmestre maintient son avis contraire.  » J’ai toujours encouragé la politique communale de gratuité des parkings. Il suffit de réguler correctement le temps de stationnement et la ville sera gagnante.  » La circulation sur la chaussée de Bruxelles doit être fluidifiée : on ne tournerait plus vers les parkings Wellington en venant de Bruxelles. Concernant le RER, l’arrêt Bara permettrait de favoriser l’intermodalité, car il serait judicieusement implanté sur un axe central. Autour de la gare, le périmètre de la zone bleue serait agrandi. Il est proposé de créer un pont au-dessus du ring qui relierait la chaussée de Tervuren et le chemin de la Chapelle musicale. Côté ferroviaire, le projet délivré porte uniquement sur la modification des voies. Quant aux transformations du bâtiment, le dossier d’étude est toujours en cours. Ce plan de mobilité a été élaboré par le bureau Egis Mobilité. Il s’agit d’un  » catalogue d’intentions  » sur lequel le collège échevinal va centraliser ses réflexions et dans lequel il puisera ce qui l’intéresse. Le budget disponible guidera l’ordre des priorités.  » Cet outil est évolutif « , précise Serge Kubla et ajoute :  » Nous ne pouvons pas gérer seuls la réflexion globale par rapport à Bruxelles. Si on veut être efficaces, Rhode-Saint-Genèse et Uccle doivent avancer avec nous. Nous restons donc prudents. « 

A quand un  » Dragone  » au Lion ?

La restructuration des accès aura également un impact dans le sud de la ville et devrait permettre une meilleure fluidité du trafic. Et il ne faut pas oublier ce cher lion : le permis pour la réhabilitation du champ de bataille a été délivré par le fonctionnaire délégué. Les marchés devraient être lancés sous peu. Les dernières modifications apportées au projet concernent notamment la « conformité incendie » des bâtiments et le respect des normes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Pour rappel, le projet a été approuvé par le conseil communal en juin 2008. L’ensemble de la revalorisation du site du hameau du Lion comprend la construction du mémorial, la démolition du centre du visiteur, de la Taverne des Alliés, de l’hôtel des touristes et de l’hôtel de la Paix ainsi que le réaménagement d’une série de constructions du hameau. Le projet d’animation touristique de Franco Dragone évolue également. Ce « parcours-spectacle » dans la partie souterraine du mémorial permettra aux visiteurs de vivre, en 3D, plusieurs phases de la bataille de Waterloo. Côté travaux, les terrassements débuteront normalement en septembre. Objectif : 2013. Le site devrait être prêt pour fêter le bicentenaire de la bataille. Rendez-vous pris sur la butte le 18 juin 2015 pour confirmation.

CW

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