Tournai, franco-belge

La Wallonie picarde s’en sort bien dans un marché hennuyer en panne relative. C’est que la France et Lille ne sont pas loin.

La crise économique et financière a fortement ralenti l’élan immobilier de la Wallonie picarde.  » Avant 2007, le Hainaut occidental affichait des augmentations de prix annuelles consécutives de l’ordre de 10 %, se souvient Yves Van Roy, notaire à Pecq. En 2011, tout comme en 2010, on a connu un pourcentage relativement limité des augmentations.  » Lesquelles frôlent les 3,25 % pour les maisons d’habitation et les 6 % pour les appartements, un segment boosté par des hausses de 11 à plus de 16 % à Ath, Templeuve, Blandain, Lessines et Péruwelz. Le prix des terrains à bâtir, quant à lui, reste stable (+2,29 %).

Une croissance timide mais significative, donc, que les notaires attribuent au revenu moyen des acquéreurs, à la qualité des biens dans la région et à la proximité avec la métropole lilloise. Autant de  » plus  » qui font la différence, semble-t-il, puisque ces résultats détonnent dans le paysage immobilier hennuyer. La province de Hainaut connaît, en effet, la plus faible progression sur l’échiquier des prix belges (+ 0,3 %) et perd 0,9 % en termes d’activité immobilière.

Trois marchés distincts

Dans l’arrondissement de Tournai, les candidats-acquéreurs se montrent prudents.  » Le public garde confiance en l’immobilier mais ne s’engage pas à la légère, observe Gaëtan Quenon, notaire à Templeuve. Les achats sont réfléchis, d’où un ralentissement des transactions, dont le nombre est cependant en légère hausse.  » Lesquelles concernent surtout des biens plus abordables, comme les maisons 2 façades (dont le prix augmente même de plus de 9 % sur le flanc ouest, dépassant les 130 000 euros à Templeuve et à Blandain), ou encore plus  » sûrs  » et plus rentables, comme les appartements neufs (2 100 euros/m² à Tournai ville),  » dont le secteur était déjà attrayant en 2010 « . Les 4-façades se portent bien aussi, surtout à proximité de la frontière française, où elles gagnent plus de 10 % et font grimper le flux des transactions localement.

En pays mouscronnois, les moyennes sont tirées vers le bas par la cité des Hurlus même. Et les tressautements des prix d’Estaimpuis et de Comines, coqueluches des Français, ne parviennent pas à redresser la barre.  » En dépit de nombreuses transactions immobilières, le prix moyen des maisons 2 façades – dont est largement composé le marché mouscronnois – a baissé par rapport à 2010, déplore Philippe Dumon, notaire à Mouscron. Néanmoins, le turnover reste important dans une gamme de prix en dessous des 150 000 euros.  » Légère diminution aussi pour les 4-façades (-1 %), à peine compensée par la meilleure santé du marché des terrains, qui restent une denrée rare, et des appartements anciens (+ 3 %), qui restent fort recherchés malgré une offre importante d’appartements neufs dans la région.

Enfin, l’arrondissement d’Ath se caractérise par sa stabilité à tout égard.  » L’activité, les transactions et les prix se maintiennent par rapport à 2010, indique Laurent Devreux, notaire à Lessines. L’année 2011 est très clairement une année palier.  » Si ce n’est une tendance à la hausse pour la campagne lessinoise,  » qui tend à se rapprocher des prix de la campagne athoise, encouragée par la présence du site de production de Baxter, du zoning de Ghislenghien et de la E 429 en direction de Bruxelles « , ajoute-t-il. Bilan pour l’immobilier lessinois : + 5 % sur les 2-façades, + 3 % sur les 4-façades, + 16 % sur les appartements.

F. MA.

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