Sept moines présents à Tibhirine au printemps 1996 seront enlevés, puis exécutés. © STÉPHANE RUET/GETTY IMAGES

Tibhirine ou l’histoire d’un drame politico-religieux

Ce samedi 8 décembre, les sept moines français du monastère Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine, assassinés en 1996, seront béatifiés à Oran, en compagnie de douze autres religieux tués en Algérie entre 1994 et 1996, dont l’évêque de la ville, Mgr Pierre Claverie, et le Belge Charles Deckers. Dans Les Martyrs de Tibhirine (Salvator, 256 p.), la journaliste Mireille Duteil explique, de façon éclairante et méthodique, l’irrésistible ascension de l’islamisme violent dans le pays, consécutif à l’interruption du processus électoral après la victoire au premier tour des législatives de décembre 1991 du Front islamique du salut, les dissensions entre mouvances radicales, la surenchère antifrançaise du Groupe islamique armé dirigé par Djamel Zitouni et les interférences du pouvoir algérien. L’auteure évoque toutes les zones d’ombre qui fragilisent la thèse officielle d’une vengeance islamiste, établit comme  » le plus probable  » le scénario d’une opération des services secrets pour forcer le départ des religieux français, mais ne tranche pour autant pas sur la culpabilité finale. Les dix-neufs religieux tués ont, quoi qu’il en soit, été pris dans un tourbillon de violences opposant les vieilles tendances nationalistes et islamistes du mouvement d’indépendance nationale. Et  » parce qu’il a pris pour cibles (à Tibhirine) des hommes qui se vouèrent à l’entente entre les religions, l’intégrisme n’a pas seulement blessé les coeurs, mais il a atteint les âmes « , comme l’exprimait à l’époque l’opposant démocrate Saïd Sadi.

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