Anne-Sophie Bailly

Coronavirus: Tenir, encore. Un peu mieux armés (édito)

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

« Personne ne sait combien de temps la crise sanitaire va durer mais il faut tenir ». Ces mots écrits au mois de mars, on n’aurait voulu jamais les réécrire et pourtant 7 mois plus tard, ils restent criants d’actualité. L’édito d’Anne-Sophie Bailly.

« Personne ne sait combien de temps cela va durer. Cette lutte contre la pandémie, ce télétravail, ce confinement, ces fermetures, cet enseignement à distance, cette distanciation sociale, ces applaudissements. Mais une chose importe aujourd’hui: tenir. Un jour après l’autre. Tenir. Pour le bien de tous. Tenir. »

Ces quelques lignes, nous les écrivions le 26 mars dernier. Et nous espérions ne plus jamais avoir à le faire.

Malheureusement, presque six mois plus tard et à quelques mots près, ces phrases restent criantes d’actualité. Il va falloir tenir. Encore. La situation sanitaire nous l’impose. Nous avons bien tenté de cohabiter cet été avec le virus. De reprendre un semblant de vie « normale » en revoyant nos proches, en retournant au restaurant ou au musée, à l’école ou au boulot, en partant en vacances. Avec comme conséquences: un retour dans le rouge de tous les voyants sanitaires et une remise sous cloche d’une partie de notre vie sociale. Pas (encore) de confinement strict, mais assurément un lockdown local et sectoriel.

Pas plus qu’au printemps dernier, personne ne sait combien de temps la lutte contre cette pandémie va durer. Quand, comment et si nous retrouverons un jour notre vie « d’avant ».

Nous voilà donc face à cette seconde vague, fatigués, lassés, mais aussi un peu mieux armés. Malgré de trop nombreux retards, bugs, lenteurs, le testing et le tracing sont désormais à portée de main. Le baromètre, bientôt également. A la population de les utiliser, aux pouvoirs publics de les déployer.

Les hôpitaux, eux aussi, se disent mieux préparés qu’il y a six mois, tant dans leur organisation que dans l’approche des soins ou la médication à administrer aux patients atteints. A côté de cela, ils craignent toujours pour leur personnel, à bout de souffle. Et pourtant, ils vont tout faire pour tenir. Pour continuer à soigner, guérir ou accompagner.

Tenir, encore, comme va devoir le faire chacun d’entre nous. En faisant des gestes barrières une seconde nature, en nous faisant tester, en acceptant d’être tracés, en continuant le télétravail. En prenant soin de nos proches, même si cela veut dire les voir moins souvent. En jouant sur un subtil équilibre avec nos jeunes, pour comprendre leur besoin viscéral de contacts sociaux et les limites que la situation leur impose .

Pour éviter de les stigmatiser et de les voir rejeter en bloc l’ensemble des mesures prises.

Tenir, pour qu’écoles et universités puissent rester ouvertes. Pour ne pas accentuer une nouvelle fois les inégalités sociales.

Pour que l’économie, elle aussi, puisse tenir le mieux (le moins mal? ) possible. Que d’autres branches d’activités ne viennent rejoindre des secteurs comme la culture, l’événementiel ou l’Horeca au rang des victimes économiques de la crise.

Tenir, pour que nous n’ayons plus à écrire sous peu: « Personne ne sait combien de temps ce confinement va durer. »

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