Tatouer son GSM pour retrouver sa trace

Dans le centre-ville de Liège, une initiative originale permet aux habitants de graver leurs objets usuels. Judicieux pour prévenir les vols et tenter de récupérer un portable, un appareil photo ou un vélo égaré.

Quand la police a démantelé, il y a un an environ, une bande de receleurs qui sévissaient dans le centre de Liège et dans les environs, elle est tombée sur un fameux magot : téléphones portables, autoradios, ordinateurs, lecteurs MP3… Un trésor digne d’une caverne d’Ali Baba, que les forces de l’ordre ont décidé d’exposer afin de permettre aux victimes de vols de récupérer leurs biens. La grande foule a répondu à l’invitation mais, faute de pouvoir identifier ces objets, la plupart des propriétaires – ou pseudo-propriétaires ? – sont repartis bredouilles.

Un fait divers qui a alimenté la réflexion du côté de la Gestion Centre-Ville de Liège, l’ASBL semi-publique chargée de certaines missions de prévention au c£ur de la Cité ardente.  » Nous sommes chargés de certaines actions en matière de sécurité, indique Pierre Grandjean, gestionnaire de l’association. C’est dans ce cadre que nous avons développé la campagne de marquage des objets. « 

Depuis huit ans, les stewards de l’ASBL proposent aux cyclistes de graver gratuitement le cadre de leur vélo, afin de l’identifier facilement… et de décourager autant que possible les éventuels voleurs.  » Souvent, les vélos sont simplement  » empruntés  » pour une petite virée et ensuite abandonnés, complète Paul Denoël, responsable des stewards. Si la police ne retrouve pas son propriétaire, le vélo est mis en vente publique. « 

Près de 5 000 vélos ont été gravés préventivement, avec le numéro de registre national ou le numéro de GSM de leur propriétaire. En 2008, l’ASBL a décidé d’aller plus loin et de proposer aux habitants l’étiquetage de tous leurs objets usuels : GSM, portefeuille, parapluie, poussette, album photos, console de jeux portable…

Paul Denoël le garantit : l’étiquette est impossible à décoller. Enfin presque.  » Avec des produits chimiques, il doit y avoir moyen de l’enlever. Mais généralement, les voleurs sont pressés de s’en débarrasser et ils ne chipotent pas.  » De là à dire qu’ils auront plus de difficultés à écouler l’objet du délit en raison de la fameuse étiquette…

 » Nous n’avons pas de statistiques sur le nombre d’objets marqués qui ont été récupérés par leur propriétaire, reconnaît Paul Denoël. Reste que l’un des principaux intérêts de l’opération est de retrouver un objet oublié ou égaré, ce qui échappe au circuit classique des stewards ou de la police. Un petit coup de fil d’un commerçant ou d’un voisin, et l’objet perdu est restitué.

Après des débuts encourageants, l’engouement de la population semble s’être quelque peu tari. Depuis le lancement de l’opération, une centaine de personnes ont fait appel à ce service et 750 objets ont été étiquetés. L’ASBL compte relancer la machine prochainement.

Infos : www.liegecentre.be

Le marquage des vélos a lieu le dernier samedi de chaque mois de 11h30 à 14h30, place Saint-Lambert.

G. Q.

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