Le conflit en Syrie signe la fin des guerres menées au nom des droits de l'homme, selon Frédéric Pichon. © Kerem Kocalar/belgaimage

Syrie : la responsabilité des Occidentaux

Déjà auteur de Syrie. Pourquoi l’Occident s’est trompé  » (2014), Frédéric Pichon récidive avec Syrie, une guerre pour rien (Cerf, 190 p.). Selon lui, ce conflit a révélé la fin d’un cycle : celui des guerres menées au nom des droits de l’homme.  » Quel désaveu de voir que toutes les guerres menées depuis dix ans dans ce but ont abouti à des violations massives des droits de l’homme, à des centaines de milliers de morts, au développement de foyers de terrorisme puissants et territorialisés « . Paris et son  » irrealpolitik  » sont clairement visés. Affaiblir les Etats n’est pas la solution, défend le chercheur.  » Ce qui a évité la Syrie de devenir un chaos général, c’est précisément cette structure étatique dont il faut admettre qu’elle a préservé la majorité de sa population des métastases de l’anarchie généralisée.  » Son modèle, c’est la diplomatie russe, qui ne se fourvoie pas dans les regime change et peut aujourd’hui parler avec tous, même si l’auteur n’explique pas comment, dans le cas syrien, la realpolitik de Moscou pourrait mener plus rapidement à la démocratie. Quant au djihadisme, Pichon n’y voit pas un sous-produit de la délinquance et de la frustration, mais une réponse au  » vide abyssal  » laissé par notre postmodernité,  » liquidatrice du sacré « .

François Janne d’Othée

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