" La honte est une maladie infectieuse ", observe Jessica Stern. © Frederick S. Pardee School of Global Studies

Surmonter le déni après un viol

Spécialiste réputée des questions de terrorisme, Jessica Stern est amenée à s’interroger sur le stress post- traumatique dont elle pense souffrir après avoir été violée alors qu’elle avait 15 ans. Elle décide de retrouver son violeur trente ans après les faits avec ce leitmotiv :  » Si je peux le comprendre, je peux me débarrasser de lui.  » Recherches menées auprès de la police et dans l’entourage de l’agresseur, elle découvre que l’homme, sans doute victime de maltraitance et enfant adopté, a commis une quarantaine d’agressions sexuelles similaires à la sienne avant de se suicider par pendaison. Cette quête d’une vérité qu’elle avait enfouie est l’occasion d’une introspection avec son père, auquel elle reproche de ne pas avoir écourté le voyage d’affaires à l’étranger qu’il effectuait au moment de son viol. Il garde lui-même les séquelles des actes des soldats nazis qui ont violenté sa mère dans son enfance allemande et celles de la mort de son épouse malade, précipitée par les expérimentations délirantes de son beau-père médecin. Le besoin, séduisant mais dangereux, de  » passer à autre chose  » quand on a subi un traumatisme est la trame de Déni. Mémoire sur la terreur (Des femmes-Antoinette Fouque, 430 p.), un témoignage exceptionnel et puissant qui n’est pas que sombre.  » Quand on voit les choses terribles que certains sont persuadés d’accomplir pour le bien de l’humanité, ou pour venger un terrible tort, on apprécie d’autant plus la possibilité du bien « , énonce, sereine, Jessica Stern.

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