Stop aux pédagogues de ministère

Devoir dire à un élève qui ne comprend pas son cours de math que je ne le comprends pas non plus, ne m’étonne pas, je suis philologue… Mais quand un mathématicien, qui a enseigné à l’université, me dit :  » Ce cours n’a ni queue ni tête, il est bien trop difficile et, dans le contexte où il est donné, ne sert à rien ! « , j’en veux aux  » pédagogues de ministère  » qui imposent cette difficulté gratuite. Quand je vois un cours de biologie qui a sa place en faculté de médecine, quand je vois un cours d’histoire qui aborde la critique historique sans l’histoire, quand je vois un cours de géographie qui  » enseigne  » l’industrialisation de la Chine à des élèves incapables de situer Paris ou l’équateur sur une carte, j’en veux aux  » pédagogues de ministère  » ! Et, non, je n’en veux pas à mes collègues professeurs qui obéissent. Je les vois anxieux, épuisés… Beaucoup sont malades, quittent l’enseignement. En haut lieu, on confond  » égalité des chances  » et  » le même (faux) haut niveau pour tous « . A l’école, des jeunes souffrent inutilement, de manière chaque année plus absurde puisque le vrai niveau de l’enseignement baisse régulièrement, que les élèves ne savent ni lire ni écrire ni calculer ni raisonner, et n’ont aucune culture générale. J’en arrive à me dire que les  » pédagogues de ministère « , qui coûtent une fortune, seraient peut-être utilement remplacés par des cours généraux sur Internet. Ces cours existent, sont souvent bien faits et permettent à chaque élève de progresser à son rythme. Ils permettent aussi aux enseignants d’être d’utiles accompagnateurs pour des élèves qui auront le droit et l’occasion… d’être différents, de développer des talents utiles à eux-mêmes et à notre pays. Et je rappelle que le livre de John Rizzo, Sauver l’école ?, développe cette idée.

Mia Vossen, Rochefort

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