Stimuler directement le cerveau

L’implantation dans le cerveau d’électrodes stimulant l’activité électrique de cellules cérébrales est une technique qui fait son entrée en psychiatrie.

La stimulation cérébrale profonde (deep brain stimulation ou DBS) est une technique thérapeutique qui consiste à implanter dans le cerveau des électrodes, connectées à un boitier placé sous la peau, au niveau de la clavicule. Ce dernier délivre un courant électrique (plus de 100 Hz) visant à stimuler l’activité de certaines structures cérébrales. Cela semble dangereux, mais ce ne l’est pas. La méthode présente peu d’effets secondaires. Les deux principales complications sont l’hémorragie ou l’infection qui peut survenir dans 1 à 2 % des traitements.

L’indication la plus connue de DBS est la maladie de Parkinson : 160.000 cas ont déjà été traités dans le monde entier, mais la technique est de plus en plus utilisée en psychiatrie.

Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)

La personne atteinte de TOC souffre de l’apparition répétée de pensées intrusives, d’obsessions, ou de comportements ritualisés compulsifs, les compulsions. Les TOC peuvent sérieusement entraver la vie quotidienne et prennent beaucoup de temps. On traite les TOC au moyen de médicaments (des antidépresseurs en général) et de thérapie cognitivo-comportementale. 10 % des personnes ne sont pas aidées par ces traitements. Parmi celles-ci, 6 sur 10 sont soignées par la DBS et voient leur qualité de vie s’améliorer considérablement.

Dépression

On estime que 15 % de toutes les personnes souffrant d’une dépression chronique grave ne sont pas ou insuffisamment aidées par les médicaments, la psychothérapie et même les électrochocs. On étudie en ce moment la possibilité de les faire bénéficier de la DBS. On ne sait pas encore à quel endroit du cerveau dépressif les électrodes devraient être placées.

Addictions

La DBS semble un traitement prometteur contre les addictions, car les zones cérébrales concernées sont bien circonscrites. Il s’avère cependant difficile de trouver des personnes motivées, souffrant d’addiction grave, pour participer aux études. Raison pour laquelle on en sait encore trop peu à ce sujet.

Troubles alimentaires

Il serait particulièrement intéressant de pouvoir traiter l’obésité au moyen d’électrodes dans le cerveau. Des expérimentations consistant à placer des électrodes dans la zone cérébrale qui régule la faim et la satiété ont déjà eu lieu, mais cela n’a pas entrainé de réduction pondérale sensible. On comptabilise cependant quelques expériences réussies dans des cas d’anorexie.

références www.bodytalk.be

Texte Marleen Finoulst

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