A Khartoum, la victoire du peuple sur le dictateur. © BELGAIMAGE

Soudan prédémocratique

Trop souvent utilisé, le mot  » historique  » n’est pas galvaudé pour qualifier la victoire inattendue de la révolution pacifique soudanaise. Le 11 avril, après quatre mois de manifestations, une dictature militaro-islamiste vieille de trente ans s’effondre. Renversé par l’armée et emprisonné, le président Omar el-Béchir est remplacé par un Conseil militaire de transition (CMT). Ce Conseil tente alors d’éteindre l’incendie populaire. Le 3 juin, des miliciens dispersent un sit-in devant le QG de l’armée. Bilan : au moins 127 morts, des centaines de blessés et de femmes violées. Mais les civils tiennent bon et la crainte de sanctions internationales pousse les militaires à négocier avec l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), le regroupement qui a conduit les contestations. L’accord dévoilé le 4 août donne aux civils la direction effective du pays. Un économiste, Abdallah Hamdok, devient Premier ministre. Le CMT est remplacé par un Conseil souverain de transition composé de six civils et de cinq militaires. Une période de transition de trois ans est prévue jusqu’à l’organisation d’élections générales. Facteur clé de cette transition : l’attitude des monarchies du Golfe, qui soutiennent les finances exsangues du Soudan, mais ne voient pas d’un bon oeil l’instauration d’une démocratie dans le monde arabe. Le voisin égyptien non plus.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire