Sicav belges ou étrangères ?

Faut-il s’en tenir aux produits  » de chez nous  » ou faut-il aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Vu sous l’angle du confort de gestion, la préférence va nettement aux premiers

Les amateurs de sicav attentifs aux classements des fonds publiés régulièrement dans certaines feuilles financières auront sans doute remarqué que, souvent, les performances des sicav  » belges  » étaient inférieures à celles de leurs homologues  » étrangères « . Avant d’ouvrir le débat, précisons tout d’abord ce que, dans ce type de supplément, on entend par belge et par étranger.

Par sicav  » belges « , on vise les fonds qui sont inscrits par la Commission bancaire et financière sur une liste des organismes de placement collectif publiée au Moniteur belge et dans le rapport annuel de la Commission bancaire et financière. Pour être en quelque sorte  » agréées « , ces sicav doivent se soumettre au contrôle de la Commission, qui veille notamment à la qualité des informations fournies aux épargnants (politique de placement, niveau des risques, gestion, etc.).

Dans la quasi-totalité des cas, ces fonds, de droit belge ou luxembourgeois, ont été créés à l’initiative de banques considérées comme belges (ou de leurs filiales luxembourgeoises) ainsi que de sociétés de Bourse belges. Certaines maisons étrangères ont aussi demandé l’agrément de quelques-uns de leurs fonds à la CBF. Aujourd’hui, on compte 1 081 sicav  » belges  » et pas moins de 1 834 compartiments.

En revanche, les sicav  » étrangères  » sont des fonds conçus par des institutions étrangères, qui n’ont pas demandé l’agrément de la Commission. En général, elles sont surveillées par les autorités de leur pays d’origine. Elles peuvent être de droit anglais, américain, suisse, néerlandais, français ou luxembourgeois. Leur nombre est évidemment bien plus important.

A quelle porte frapper ?

Après tout, quand vous achetez une voiture, vous ne vous interrogez guère sur l’endroit où elle a été conçue et assemblée. Pourquoi se comporter différemment avec un fonds ? En pratique, la différence tient en deux mots : information et distribution.

L’information. Avec les sicav  » belges « , l’épargnant habitant le royaume est, en principe, correctement informé. Le prospectus est facilement accessible, des informations mises à jour régulièrement sont disponibles, la presse nationale en parle, etc. Pour obtenir le même niveau de renseignements à propos des sicav étrangères, l’investisseur belge doit, à l’évidence, fournir beaucoup plus d’efforts, notamment sur le plan linguistique. Bien sûr, avec Internet, cette différence est moins marquée aujourd’hui qu’hier.

La distribution. C’est sur ce plan, qui est celui de la commercialisation, que la balance penche nettement en faveur des sicav belges. En effet, ces dernières sont écoulées sans problèmes par les réseaux des grandes banques, soit sous forme d’inscription sur un compte titres, soit via une livraison physique. Pour les sicav étrangères, l’accessibilité est plus aléatoire. Certes, quelques grands fonds (Flemings, Templeton, Schroder, Robeco, Threadneedle, etc.) sont distribués par quelques banques ou sociétés de Bourse. Mais pas tous.

Essayez, par exemple, de vous procurer un fonds d’une banque privée suisse : ouverture d’un compte à l’étranger, pas de livraison matérielle, problème d’encaissement des coupons, rapatriement des fonds, etc. Sans compter les frais importants qui risquent de vous être demandés.

Il existe cependant un moyen de contourner l’obstacle : souscrire à un fonds de fonds belge qui investit dans des fonds étrangers. D’autant qu’a priori les gestionnaires de ces  » FdF  » suivent de près les performances de ces sicav étrangères et sont donc mieux placés que l’investisseur particulier pour opérer la bonne sélection.

M.Ct.

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