SENEFFE, ÉPICENTRE D’UN MINI-SCANDALE

Alain Bartholomeeusen n’est pas n’importe qui. Membre d’une fratrie de trois avocats dont l’un, Henri, est l’ancien Grand Maître du Grand Orient de Belgique, qui s’était dévoilé dans Les Bureaux du pouvoir de Fabienne Vande Meerssche (RTBF), c’est aussi un homme lige de certaines factions du PS, bien implanté dans le Hainaut où il a élu domicile au début des années 1990. Avocat de Patrick Moriau (PS), bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont au moment de ses démêlés judiciaires, avocat-conseil de la Société wallonne du logement lors de la révélation par Olivier Chastel (MR) de l’audit sur La Carolorégienne, il est, aujourd’hui l’avocat-conseil de Brutélé (intercommunale de télédistribution), dont le coprésident n’est autre que Philippe Bouchez (PS), son compatriote de Seneffe et actif, lui aussi, dans les cercles socialistes de la province du Hainaut.

Seneffe… Philippe Bouchez y est premier échevin et  » Bartho  » président de CPAS et de la société de logements sociaux Les Jardins de Wallonie (1 100 logements sur plusieurs entités). Lorsqu’Alain Bartholomeeusen arrive à la tête du conseil d’administration des Jardins, en octobre 2007, sa première décision consiste à doubler ses émoluments et ceux de ses deux vice-présidents. Des augmentations salariales sont aussi accordées à plusieurs membres du personnel, parents ou amis de mandataires seneffois. En 2011, cinq personnes sont licenciées (dont le directeur-gérant) ; certains locataires en difficulté de paiement sont pressés par le service du contentieux alors que d’autres sont  » protégés  » par copinage. Le tout sous le regard impavide du commissaire du gouvernement wallon qui, depuis le scandale de la Carolo, doit veiller à l’éthique. Inquiets des conséquences électorales de ce népotisme, certains socialistes seneffois viennent de créer une liste dissidente : Alternative citoyenne.

D’autant qu’au mois de mai s’est produit l’incident de trop. Alain Bartholomeeusen et Philippe Bouchez ont tenté d’imposer Didier Donfut comme directeur-gérant des Jardins de Wallonie. La man£uvre a échoué suite, notamment, à l’absentéisme de trois administrateurs socialistes. L’ancien ministre Christian Dupont (PS), bourgmestre de Pont-à-Celles, aurait battu le rappel de ses représentants au conseil d’administration. Didier Donfut est un rescapé de plusieurs scandales : son rôle contesté d’expert à la Sorelobo avant l’incendie, ses revenus de consultant privé alors qu’il était ministre régional, sa tentative de parachutage comme directeur-gérant de Toit & Moi… Il semble être devenu une charge pour le PS du boulevard de l’Empereur qui a réagi au quart de tour à l’annonce d’un possible retour de Donfut dans le logement social, précisant qu’  » à aucun moment, il n’est intervenu d’une quelconque manière dans cette procédure « .

M.-C.R.

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